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Un budget inégalitaire : L’ADFM monte au créneau

L’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) exprime son désaccord avec le Projet de Loi de Finances 2024 (PLF 2024), estimant qu’il ne répond pas aux attentes pressantes de la société face aux crises actuelles.
Un budget inégalitaire : L’ADFM monte au créneau

L’ADFM critique des mesures qui, pour elle, ne contribuent pas à améliorer les conditions des femmes marocaines et ne favorisent pas l’égalité des genres, soulignant l’absolue nécessité d’une égalité hommes-femmes pour la construction d’un État social.

Ainsi, le PLF 2024, censé établir les bases de l’État social, ne semble pas satisfaire l’Ong en raison de ses mesures qui n’encouragent pas l’égalité entre hommes et femmes en matière d’accès aux services sociaux.

Après avoir scruté les différentes dispositions du PLF, l’Association craint que ce texte, dénué d’une approche sensible au genre, manque son objectif, surtout dans un contexte marqué par des crises successives ayant un impact significatif sur les conditions socioéconomiques des femmes au Maroc.

L’ADFM rappelle que 17% des familles marocaines sont dirigées par des femmes, exposées de manière significative à l’inflation et à la perte de pouvoir d’achat, particulièrement en raison de l’emploi précaire et du chômage auxquels elles sont davantage confrontées. L’association mentionne également les conséquences du séisme d’Al Haouz, qui a aggravé l’accès des femmes et des filles aux services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation, le logement, l’eau, l’électricité et l’assainissement.

En plus de ces problématiques, l’Ong dénonce les lacunes dans la mise en œuvre du chantier de la protection sociale, soulignant que certaines catégories de femmes ont été exclues de certaines mesures en raison de leur situation familiale, de la nature de leur activité économique et de l’imprécision des indicateurs sociaux.

Pour remédier à cette situation, l’ADFM formule des recommandations, notamment une application appropriée du programme de soutien social direct aux familles et une réévaluation des critères d’éligibilité du Registre social unifié (RSU) pour mieux refléter les conditions réelles des femmes, en particulier celles travaillant dans le secteur informel. Comme elle appelle à placer l’autonomisation des femmes au cœur du PLF 2024, en mettant l’accent sur l’emploi et l’investissement à travers des programmes tels que « Awrach » et « Forsa » , ainsi que l’opérationnalisation du programme « Jisr pour l’autonomisation et le leadership » visant à stimuler l’activité économique des femmes. En outre, l’association appelle le gouvernement à intégrer une approche sensible au genre dans le PLF et à inclure l’approche genre dans les réformes fiscales prévues.

L’Association insiste également sur la nécessité d’adopter une stratégie de tarifs différenciés pour les produits de base dans le cadre de la suppression de la caisse de compensation, en tenant compte des conditions économiques des ménages marocains en général et des femmes en particulier.

Et formule, enfin, des revendications spécifiques pour les régions impactées par le séisme du 8 septembre dernier, appelant à une approche genre dans l’opérationnalisation du programme de reconstruction et à l’implication des habitants et de la société civile. En appelant à la mise en place d’infrastructures de base répondant aux besoins des femmes en matière d’éducation, de santé, de logement et d’autonomisation économique dans le cadre du programme d’aide au logement 2024-2028.

A rappeler que le PLF 2024 est considéré par l’opposition comme standard et similaire aux précédents sous l’actuel gouvernement, selon le Mouvement populaire (MP) et le Parti du progrès et socialisme (PPS). Ces partis estiment que l’exécutif n’innove pas suffisamment pour atténuer le coût de la vie, recourant à des solutions conventionnelles pour financer des projets sociaux et de développement économique.

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