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Tunis déclare E. Lynch persona non grata : Rien ne va plus entre la présidence et l’UGTT

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Le président tunisien a ordonné, samedi dans la soirée, l'expulsion de la plus haute responsable syndicale européenne. Les autorités l'accusent d'ingérence après des déclarations tenus lors d'une manifestation dans la ville de Sfax, organisée par le syndicat de l'UGTT.
Tunis déclare E. Lynch persona non grata, rien ne va plus entre la présidence et l’UGTT

La décision de Kais Saïed représente un nouvel épisode illustrant l’importance du bras de fer entre la puissante centrale syndicale tunisienne et le chef de l’État, dans un climat de plus en plus tendu dans le pays.

« Une ingérence flagrante dans nos affaires intérieures. » C’est avec ces mots que la présidence tunisienne a dénoncé samedi les déclarations d’Esther Lynch, secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats. Dans la journée, la plus haute responsable syndicale de l’Union européenne a participé à la manifestation de Sfax, qui a réuni des milliers de syndicalistes à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT). E. Lynch demandait au gouvernement tunisien de libérer les dirigeants syndicaux et de négocier avec l’UGTT pour trouver des solutions à la crise politique et économique du pays. Des propos déplaisants aux oreilles du président K. Saïed qui laisse à l’Irlandaise vingt-quatre heures pour quitter le territoire tunisien.

L’UGTT a condamné cette expulsion. La tension entre la plus importante centrale syndicale du pays et le chef de l’État a atteint son parxysme avec l’arrestation du leader syndicaliste Anis Kaabi, fin janvier dernier. La situation est de plus en plus tendue en Tunisie, alors que les arrestations se multiplient dans les milieux politique, médiatique et judiciaire.

La responsable syndicale européenne qui a pris part à la manifestation de Sfax (centre-est) est venue apporter la « solidarité de la part de 45 millions de travailleurs en Europe ». E. Lynch s’est adressée, par l’intermédiaire d’un interprète, à la foule réunie dans ce bastion historique du syndicalisme tunisien. « Nous disons aux gouvernements : ne touchez pas à nos syndicats, libérez nos dirigeants », a-t-elle lancé. Le gouvernement tunisien doit « s’asseoir et négocier avec l’UGTT pour trouver une solution » afin d’améliorer la situation politique et économique actuelle, a-t-elle ajouté.

Sami Tahri, porte-parole de l’UGTT, a déclaré à la radio privée Mosaïque FM que les déclarations d’E. Lynch étaient une « défense du droit de se syndiquer et non une ingérence dans les affaires de la Tunisie ». « Nous condamnons (son expulsion), qui n’apporte aucun honneur à la Tunisie », a-t-il ajouté.

La manifestation à Sfax était organisée simultanément dans plusieurs villes du pays afin de protester contre la dégradation de la situation économique et l’arrestation d’Anis Kaabi, responsable de la branche autoroutes de l’UGTT. Ce dernier est en détention provisoire dans l’attente d’un procès fixé au 23 février, pour avoir lancé une grève sur les péages.

L’UGTT a annoncé des sit-in et rassemblements contre la politique de K. Saïed, avec comme point culminant une marche à Tunis le 11 mars.

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