Sur fond de crise politique en Corée du sud, au lendemain de la proclamation surprise de la loi martiale par le président Yoon Suk-yeol avant qu’elle ne soit levée quelques heures plus tard, le ministre sud-coréen de la Défense, Kim Yong-hyun a annoncé mercredi qu’il était prêt à démissionner. « Je regrette profondément et j’assume l’entière responsabilité de la confusion et de la préoccupation causées au public par la loi martiale », a déclaré le ministre dans un communiqué. Selon l’agence Yonhap, c’est lui qui aurait suggéré au président d’imposer la loi martiale.
Dans la matinée, le bureau de la présidence sud-coréenne avait annoncé que plusieurs conseillers avaient présenté leur démission. Yoon Suk-yeol avait, lors d’une allocution télévisée diffusée en pleine nuit, annoncé qu’il décrétait la loi martiale afin d’« éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes ». Dans la foulée, le Parlement s’était proclamé contre cette loi martiale. Le président sud-coréen menacé de destitution
Depuis, six partis d’opposition ont soumis au Parlement une motion de destitution du président Yoon Suk-yeol, qui devrait être examinée le 5 décembre à minuit. Pour être adoptée, cette destitution doit recueillir 200 voix sur 300 au Parlement. L’opposition aura donc besoin du soutien d’au moins 18 législateurs du parti au pouvoir.
Park Chan-dae, porte-parole du Parti démocrate, a déclaré que la situation à Séoul montrait que Yoon « ne pouvait plus diriger l’État normalement » et l’a appelé à « démissionner immédiatement ». « Cet état d’urgence n’est rien d’autre qu’un coup d’État manqué organisé par les forces pro-gouvernementales du président Yoon », a-t-il fustigé devant la presse. « Lorsque le soleil se lèvera, le président Yoon sera démis de ses fonctions et sera considéré comme un véritable criminel coupable de trahison et de mutinerie militaire », avait-il ajouté.