Les États-Unis ont présenté une nouvelle résolution au Conseil de sécurité de l’ONU exprimant leur soutien à la dernière proposition israélienne de libération d’otages et de cessez-le-feu dévoilée par le président Joe Biden la semaine dernière. Mais il est étonnant que le locataire de la Maison Blanche presse les Palestiniens d’accepter ladite proposition alors que son auteur présumé, Benyamin Netanyahu en l’occurrence, freine des quatre fers en n’évoquant qu’un intermède dans une guerre totale lancée dans la bande de Gaza pour exterminer le Hamas.
« De nombreux dirigeants et gouvernements, y compris dans la région, ont approuvé ce plan et nous demandons au Conseil de sécurité de se joindre à eux pour appeler à la mise en œuvre de cet accord sans délai et sans autres conditions », a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies. « Le Conseil de sécurité doit insister pour que le Hamas accepte l’accord. » « Les membres du Conseil ont toujours réclamé les mesures décrites dans cet accord : ramener les otages chez eux, garantir un cessez-le-feu complet, permettre un afflux d’aide humanitaire à Gaza et la remise en état des services essentiels, et préparer le terrain pour un plan de reconstruction à long terme pour Gaza », note l’envoyée américaine. « Les membres du Conseil ne doivent pas laisser passer cette occasion. Nous devons parler d’une seule voix pour soutenir cet accord ».
Le président américain a exhorté l’émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani « à utiliser toutes les mesures appropriées pour obtenir l’acceptation de l’accord par le [groupe terroriste palestinien du] Hamas », a indiqué la Maison Blanche dans un compte-rendu de leur appel tenu plus tôt ce lundi. Les deux dirigeants ont « confirmé que l’accord global de cessez-le-feu et de libération d’otages actuellement sur la table constitue une feuille de route tangible pour mettre fin à la crise à Gaza », selon la Maison Blanche. Le locataire de la Maison Blanche a « confirmé qu’Israël était prêt à aller de l’avant avec les conditions qui ont été proposées au Hamas » et « a souligné qu’il s’agissait de la meilleure occasion possible de parvenir à un accord et que le refus persistant du Hamas de libérer les otages ne ferait que prolonger le conflit et empêcherait la population de Gaza d’être secourue », a poursuivi le communiqué. Le président a réaffirmé que les États-Unis, l’Égypte et le Qatar étaient déterminés à « mettre en œuvre l’intégralité de l’accord ».
- Biden a déclaré que « le Hamas est désormais le seul obstacle à un cessez-le-feu complet et au soulagement de la population de Gaza », a ajouté la Maison Blanche, précisant que le président a remercié l’émir pour les efforts déployés par le Qatar en vue de parvenir à un accord. En outre, Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, s’est également entretenu lundi par téléphone avec un haut responsable du président turc Recep Tayyip Erdoğan. Il « a souligné la nécessité urgente pour le Hamas d’accepter la proposition d’Israël d’instaurer un cessez-le-feu immédiat dans le cadre d’un accord sur les otages », a déclaré la Maison Blanche dans un compte-rendu de l’appel avec Akif Cagatay Kilic.
De son côté, l’Algérie tente de faire passer une résolution du Conseil de sécurité visant à ordonner l’arrêt des opérations israéliennes en cours à Rafah, résolution à laquelle les États-Unis ont indiqué qu’ils s’opposeraient. Pourtant, l’ONU juge « inconcevable » le nombre de Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre. Et Walker Turc, haut-commissaire des nations unies aux droits de l’homme, va plus loin en soulignant que la guerre génocidaire menée par l’armée sioniste n’obéit à aucune règle.
En dépit de la réalité des faits, l’administration US qui persiste à couvrir son protégé israélien et à l’armer, une nouvelle commande pour des chasseurs de 5ème génération serait en cours, diabolise toujours les Palestiniens. A l’image de Matthew Miller, porte-parole du Département d’État US, qui affirme que le Hamas est la seule partie qui fait obstacle à la mise en œuvre d’une trêve dans la bande de Gaza. « Le monde devrait savoir – le peuple palestinien devrait savoir – que la seule chose qui s’oppose aujourd’hui à un cessez-le-feu immédiat est le Hamas », a-t-il encore ajouté lors d’une réunion d’information. « La proposition sur la table est presque identique à ce que le Hamas a affirmé qu’il accepterait il y a seulement quelques semaines, et il est maintenant temps pour eux d’agir », a-t-il noté. Pourtant, une simple analyse de la rhétorique israélienne est à même de l’éclairer. « Israël peut arrêter les combats pendant 42 jours pour libérer les captifs. Mais nous ne pouvons pas arrêter la guerre », a entonné B.Netanyahou pas plus tard que lundi 3 juin devant la Commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, rapporte Israel Hayom. « Les Iraniens et tous nos ennemis nous surveillent, voulant voir si nous allons renoncer », a-t-il estimé, tout en dénonçant le nombre de « fausses nouvelles » circulant à l’heure actuelle.
Plus d’un million de personnes ont quitté la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déclare l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Le Gouvernement de Gaza a précisé qu’au moins 15 438 enfants ont été tués et plus de 3.500 dont la vie est menacée par la faim à cause du blocus israélien. Sur le terrain, l’occupation israélienne a bombardé 4 tours résidentielles dans le camp de réfugiés de Boureij, au centre de la bande de Gaza, occasionnant des morts et des blessés. Raids aériens et pilonnage à l’artillerie lourde n’épargne aucune partie du Centre de l’enclave palestinienne. Le tissu urbain a été réduit de 55%, signalent les images satellite dont dispose l’ONU. Rafah n’est pas épargnée, non plus, des destructions systématiques. Là aussi, les missiles et obus sont mis à contribution, sans compter, par l’armée sioniste. Quelque 1,4 million de personnes s’étaient réfugiées dans cette ville pendant les premiers mois de la guerre, mais ont commencé à la quitter après qu’Israël leur a demandé d’évacuer avant une incursion dans la ville. Israël a défié les nombreux avertissements de la communauté internationale de ne pas entrer dans la ville, affirmant qu’il était nécessaire de détruire les derniers bataillons du Hamas et de prendre le contrôle du côté de Gaza de la frontière avec l’Égypte, afin d’empêcher la contrebande d’armes.
En ce mardi, le nouveau bilan établi par le ministère de la Santé de Gaza fait état de 36.550martyrs et 82.959 blessés. Un bilan appelé à s’alourdir au regard des bombardements indiscriminés dans plusieurs zones de l’enclave palestinienne. A rappeler qu’une manifestation spontanée s’est déroulée devant le quartier général de Tsahal à Tel Aviv après l’annonce de la mort de quatre prisonniers retenus à Gaza. Des centaines de personnes ont convergé sur les lieux pour exiger un accord immédiat sur la libération des otages restants à Gaza. Un appel auquel l’establishment israélien reste sourd.