Le Hamas avait décidé de reporter la libération du 2ème lot de prisonniers israéliens jusqu’à ce que l’occupation israélienne respecte les clauses de la trêve. Tel-Aviv a en effet fait preuve de tergiversations et ses forces déployées en Cisjordanie ont fait une incursion israélienne militaire dans la ville de Jénine en Cisjordanie occupée où des affrontements violents avec les résistants palestiniens avaient éclaté. L’armée sioniste a empêché les ambulances d’intervenir pour évacuer les blessés palestiniens.
Selon la chaine de télévision israélienne Channel 12, l’armée israélienne a menacé de reprendre l’offensive terrestre dans la bande de Gaza si les prisonniers israéliens ne sont pas libérés d’ici minuit. Des avions israéliens ont réoccupé le ciel gazaoui, sans larguer de bombes ni tirer de missiles.
Au-delà de la pression exercée par Doha et Le Caire sur Tel-Aviv pour respecter ses engagements, il y a lieu de signaler que des milliers d’Israéliens manifestaient pour réclamer de faire libérer tous les prisonniers israéliens dans la bande de Gaza.
John Bolton, ex-conseiller à la sécurité nationale américaine, a signalé, rapporte Telegraph, que l’accord d’échange entre le Hamas et Israël est une victoire pour la résistance palestinienne. Oussama Hamdane, représentant du Hamas au Liban, a indiqué que l’accord sur la trêve n’aurait pu se réaliser sans le rôle de la résistance qui a les objectifs de l’occupation. Rappelant que l’occupation n’a pas pu libérer ses prisonniers par la force, il a lancé des appels
À « notre oumma arabe et islamique à lancer des ponts de secours permanents pour fournir surtout des produits médicaux, du carburant et du gaz ». Comme il a exhorté les pays concernés, « à intensifier les formes de soutien et d’assistance et à introduire des hôpitaux de campagne à Gaza ». L’appel enjoint de faire aussi pression sur l’occupation pour qu’elle libère immédiatement le personnel médical de l’hôpital al-Shifa, dirigé par le Dr Mohamad Abou Salmiya.
« Nous renouvelons notre refus catégorique de toutes les positions qui soutiennent la participation de forces étrangères sous n’importe quelle appellation dans la gestion de la bande de Gaza », a-t-il encore rappelé.
A peine la trêve provisoire entrée en vigueur dans la bande de Gaza, vendredi, que les déplacés palestiniens ont pris le chemin de leur maison au centre et au nord de la bande de Gaza. Malgré les tentatives des soldats de l’occupation israélienne de les en empêcher.
Avant l’entrée en vigueur de la trêve provisoire, des tracts ont été largués sur les plusieurs régions de la bande mettant en garde les habitants des régions sud et les déplacés de se rendre vers le nord de la bande de Gaza et vers la ville de Gaza pendant la trêve. 807 mille palestiniens se trouvent toujours dans ces deux régions, sur les 1.5 million qui l’habitaient, selon le service de recensement palestinien.
A pieds, en voitures ou dans des calèches qui des milliers ont emprunté les chemins de retour, vers Gaza, vers Beit Hanoun et Beit Lahia dans le nord, vers les régions est de Khan Younes, … Ils voulaient surtout voir ce qui s’est passé avec leurs biens, visiter des proches qui sont restés, ou voir s’ils peuvent trouver des affaires qu’ils peuvent récupérer au milieu des décombres.
Des habitants ont indiqué que les Israéliens sont toujours à l’intérieur de Beit Hanoune et ne se sont pas retirés vers ses périphéries. « Ils arrêtent des jeunes et tirent sur eux. Surtout à la hauteur du garage Beit Hanoune », ont-ils confié à la chaine libanaise al-Mayadeen.
Les médias palestiniens ont rapporté que les soldats israéliens ont ouvert le feu sur les Palestiniens qui revenaient vers le nord. Deux Palestiniens sont tombés en martyrs, indique al-Jazeera qui ajoute que les soldats israéliens ont aussi tiré sur les Palestiniens dans l’entourage de l’hôpital al-Rantissi, pour les empêcher de rentrer chez eux. Il est aussi question de tirs de chars et d’artillerie en direction des passants dans la région de l’autoroute centrale de Salaheddine, au centre de la bande de Gaza, où les chars israéliens ont été vus, notamment devant la place Koweit.
Commentant les scènes de retour, des médias israéliens ont déclaré que « les craintes d’Israël de la trêve se sont confirmées ».
Des camions transportant de l’aide humanitaire ont pu franchir le poste-frontière de Rafah avec l’Egypte et entrer dans l’enclave. Le porte-parole de l’administration a indiqué qu’il s’attend à ce que 230 camions franchissent la zone. « Mais ceci ne représente qu’un cinquième de ce qui était introduit avant la guerre », a-t-il précisé.
Selon War Child Organization, un cessez-le-feu de 4 jours ne suffit pas aux agences de secours pour atteindre 1,1 million d’enfants ayant un besoin urgent d’assistance.
En même temps, des ambulances transportant des malades et des blessés prenaient le trajet inverse. La Turquie a assuré vouloir accueillir dans ses hôpitaux des enfants et des jeunes blessés ou malades dans le cadre du troisième round des opérations d’évacuation qui comprend 50 personnes et qui a été reportée faute de permission.
L’Egypte a fait savoir que 130 000 litres de carburant seraient acheminés chaque jour à Gaza dès le début de la trêve et que 200 camions transportant de l’aide entreraient quotidiennement dans l’enclave.
Un responsable israélien avait indiqué jeudi à CNN que 39 prisonniers israéliens allaient être libérés vendredi dans le cadre de l’opération d’échange avec le Hamas. Yedioth Ahronoth a rapporté que 24 prisonnières et 15 prisonniers palestiniens sont en route vers la prison d’Ofer, en préparation de leur libération.
Dans la nuit, rapportent les médias palestiniens, des combats violents ont confronté les combattants de la résistance palestinienne aux militaires israéliens sur plusieurs axes où des tentatives d’infiltration israéliennes ont été observées, notamment sur celui de l’entourage du camp de Jabalia ainsi qu’au nord, à l’ouest et au sud de la ville de Gaza. Des raids israéliens avaient été menés aussi des raids aériens sur plusieurs régions et les vedettes israéliens ont bombardé depuis le large le littoral de la ville de Rafah au sud. Une maison dans le camp de Nuseirat, au centre, a été bombardée, tuant et blessant ses occupants, dont des enfants.
Dans la nuit aussi, les soldats de l’occupation ont saccagé l’hôpital indonésien au nord de Gaza après l’avoir assiégé depuis plusieurs jours puis bombardée.
Selon les termes de l’accord conclu sous l’égide du Qatar et de l’Egypte, 50 détenus israéliens, des femmes et des enfants de moins de 19 ans retenus par le Hamas devraient être libérés en échange de la libération de 150 détenus palestiniens dans les prisons israéliennes, également des femmes et des enfants de moins de 19 ans. Pour le premier jour, un groupe de 39 détenus palestiniens, formés de 24 femmes et 15 enfants devraient être relâchés en échange de 13 détenus israéliens, séquestrés chez le Hamas.