« Un kamikaze affilié au groupe terroriste Daech est entré dans l’église Saint-Elie, a ouvert le feu et s’est fait exploser avec une ceinture explosive », a rapporté la télévision d’Etat, ajoutant que les forces de sécurité avaient bouclé le quartier.
Il s’agit de la première attaque de ce genre dans la capitale syrienne depuis que des forces dirigées par des islamistes ont renversé l’ex-président Bachar al-Assad le 8 décembre, alors que la sécurité reste l’un des plus grands défis pour les nouvelles autorités.
Des correspondants de l’AFP sur place ont vu les secouristes évacuer des gens après cet attentat, qui a également endommagé l’église où des débris de bois et des icônes étaient éparpillés au sol, jonché de flaques de sang.
Un homme à l’extérieur de l’église a déclaré à l’AFP que « quelqu’un est entré en portant une arme » et a ouvert le feu, ajoutant que des gens « avaient tenté de l’arrêter avant qu’il ne se fasse exploser ».
Un homme de 40 ans, prénommé Ziad, qui se trouvait dans un magasin en face de l’église, a déclaré avoir entendu des coups de feu puis une explosion. « Nous avons vu du feu dans l’église et des morceaux de bancs en bois projetés jusqu’à l’entrée », a-t-il ajouté.
Le Hezbollah a condamné l’attentat. « Cet attentat à la bombe déplorable confirme que cette idéologie criminelle takfirie n’a aucun lien avec une quelconque religion céleste, mais est plutôt une fabrication satanique, sioniste et américaine, qui est activée chaque fois que nécessaire pour semer la discorde, fragmenter les pays et raviver les conflits et les divisions entre les peuples d’une nation » a déclaré son responsable des relations chrétiennes Mohamad al-Khansa.
L’envoyé de l’ONU pour la Syrie s’est dit « indigné » par l’attentat contre une église à Damas.
A rappeler que cet attentat exprime la faiblesse du régime transitoire mené par Ahmed al-Charaa, alias Al Joulani. Les minorités en Syrie qui font la fierté de ce pays nodal au Proche-Orient, ont été ciblées à plusieurs reprises depuis la disparition du régime baasiste. Les Alaouites ont été les premiers à essuyer les foudres des takfiristes au pouvoir, avant que la contagion n’atteigne les zones où vit la communauté druze. Israël s’est servi de cette fièvre d’extermination comme prétexte pour violer le territoire syrien et menacer les autorités de représailles. Tel-Aviv n’accorde que peu de crédit à la main qui lui est tendue par A. al-Charaa et table, comme il le pronostique, sur une déconfiture du pays. Un état qui lui serait propice pour le démembrer…