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Trafic des stupéfiants : Le Maroc sous le radar de l’OICS

L’organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), relevant des Nations unies, vient de dévoiler son rapport annuel au titre de l’année 2021. Les trafics du cannabis et de la cocaïne en Afrique y figurent en bonne place. Le Maroc, pays engagé dans l’exploitation licite du cannabis, est cité à maintes fois dans ce Round Up planétaire publié jeudi.

Premier fournisseur mondial de résine de cannabis devant l’Afghanistan, le Maroc fait aussi figure, assure l’analyse, de «principal pays de provenance de la résine de cannabis qui entre dans l’Union européenne». Pour les observateurs de l’OICS, les effets de la pandémie Covid-19 sur l’offre et la demande de drogues illicites en Europe «ont été limités».
«La faculté d’adaptation des réseaux criminels est apparue encore plus clairement face aux mesures de confinement liées à la deuxième vague de la pandémie, au second semestre de 2020», explique le document qui reconnaît que «les perturbations affectant les frontières ont quelque peu modifié les itinéraires de trafic». «Les routes terrestres à destination de l’Europe ont notamment été délaissées au profit de voies maritimes» pour notamment «le trafic de résine de cannabis depuis le Maroc», rappellent ses rédacteurs.
Et le rapport de préciser que «l’Espagne demeure un point d’entrée majeur pour les drogues acheminées illicitement depuis l’Afrique vers l’Europe» comme en témoignent «les saisies de grandes quantités de résine de cannabis réalisées au cours de la période considérée», dont celle en mai 2021, sur la côte espagnole, de plus de 7 tonnes de résine de cannabis transportées à bord d’un remorqueur, et la saisie de 15 tonnes de résine de cannabis sur un navire provenant du Maroc, effectuée à l’est de Fuerteventura en juillet 2021.
En Libye, devenue une «plaque tournante pour le transit de drogues», le trafic le plus régulier reste celui de plaquettes de résine de cannabis en provenance du Maroc. L’OICS souligne que celles-ci «transitent par le territoire national avant de rejoindre l’Égypte puis l’Europe, à travers les Balkans».
Citant INTERPOL, le rapport assure que «l’essentiel du trafic de cannabis, en particulier de résine de cannabis, continue d’avoir lieu en Afrique du Nord», alors que «le Maroc a signalé des saisies s’élevant à plus de 450 tonnes en 2020. »
Dans le domaine des drogues dures, le trafic de cocaïne «continue de poser un problème majeur en Afrique, en particulier en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, la région servant de plaque tournante le long de l’itinéraire de trafic vers l’Europe». Ainsi, en 2021, le Maroc, tout comme l’Afrique du Sud, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et la Gambie «a déclaré avoir saisi des quantités records de cocaïne le long des itinéraires de trafic en provenance d’Amérique du Sud».
«L’Afrique continue d’être utilisée comme région de transit pour le trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud et l’Europe, le trafic se faisant, pour l’essentiel, par l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord. Plusieurs pays ont déclaré avoir saisi des quantités records de cocaïne au cours du premier semestre 2021», signale le document qui relève qu’en octobre 2021, les autorités marocaines ont saisi plus de 1,3 tonne de cocaïne dans le port Tanger-Med, alors qu’en janvier 2021, deux importantes cargaisons de cocaïne, de 460 et 1 539 kilogrammes, respectivement, destinées au Maroc, ont été interceptées au Brésil et en Colombie.
Le rapport qui loue les efforts du Maroc dans sa lutte contre ces trafics, rappelle que le pays «a autorisé la culture du cannabis à des fins médicales et industrielles», expliquant que «le projet de loi 13.21, initialement déposé auprès du Parlement en mars 2021, mettra en place un organisme national du cannabis et un cadre réglementaire autorisant la culture du cannabis à des fins d’exportation et d’usage médical local, sous réserve de la réglementation nationale sur les médicaments».
De plus, «le Maroc a progressé dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée et le blanchiment d’argent ces dernières années». Rappelant qu’«en raison de sa situation géographique, qui en fait une voie de passage entre l’Europe et l’Afrique, le pays sert de couloir pour la contrebande, le trafic de drogues, la traite des personnes, le blanchiment d’argent et la migration clandestine», l’étude de l’OICS évoque la nouvelle loi de lutte contre la traite des personnes et le blanchiment d’argent qui prévoit notamment «de lourdes peines contre les auteurs d’infractions».
La même source rappelle qu’en 2019 également, le Maroc a réalisé une évaluation nationale des risques et mis en place un comité national chargé de coordonner la stratégie du pays en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et qu’il met en œuvre les accords multilatéraux applicables tout en prenant l’initiative d’engager des échanges avec des partenaires du secteur privé pour remédier aux failles les plus importantes.
L’OICS n’a pas manqué d’encourager le Maroc et d’autres pays à désigner des points de contact aussi bien dans les services de détection et de répression que dans les organismes de réglementation aux fins de l’échange de communications par l’intermédiaire du Système IONICS, le système de notification des incidents du Projet «ION» dédiée à l’échange en temps réel entre gouvernements de renseignements suffisamment fiables pour justifier des interventions sur les incidents concernant des nouvelles substances psychoactives (NSP).

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