L’UMT reproche au ministre du Travail d’avoir dénaturé l’ampleur de la grève générale des 5 et 6 février 2025. Alors que la centrale syndicale affirme que la mobilisation a atteint un taux de participation de 84,9 %, paralysant de nombreux secteurs publics et privés, Younes Sekkouri aurait, selon elle, minimisé ces chiffres et présenté une version biaisée de la situation. Cette attitude, perçue comme une provocation, représente un point de rupture pour l’UMT qui considère désormais le ministre comme un acteur avec lequel tout échange est désormais impossible. Joignant le geste à la parole, la centrale syndicale a annoncé son retrait des principales instances tripartites qu’il préside, notamment le Conseil de la négociation collective, le Conseil de médecine du travail et de prévention des risques professionnels, le Conseil supérieur de la promotion de l’emploi, la commission chargée du suivi de la bonne application des dispositions relatives à l’emploi temporaire et la Commission chargée des consultations pour la promotion de la mise en œuvre des normes internationales du travail.
L’UMT a également pris soin de clarifier la méthode de calcul du taux de participation à la grève, soulignant que celui-ci est basé sur les seuls secteurs où les syndicats sont présents, conformément aux normes internationales. Elle a rappelé que plus de 200.000 fonctionnaires, soit près de 35% des employés publics, sont privés du droit de grève, ce qui n’a pas été pris en compte dans les chiffres officiels. La centrale précise également que plus de 61% des travailleurs du secteur privé, souvent dans des petites entreprises ou l’informel, sont exclus de cette statistique, d’où l’importance de présenter des chiffres ajustés pour refléter la réalité du terrain
L’UMT tient également le gouvernement pour responsable de la montée du mécontentement social et critique son approche du dialogue social, notamment à travers l’adoption du projet de loi encadrant l’exercice du droit de grève dans des conditions jugées inacceptables. La Centrale syndicale salue la mobilisation massive des travailleurs et exprime son soutien à ses représentants parlementaires, qui ont protesté contre ce texte en quittant la séance de vote. Et appelle ses militants à rester mobilisés tout en réaffirmant son engagement à poursuivre le combat pour la défense des droits des travailleurs. Enfin, l’organisation laisse à sa direction nationale la liberté de prendre les décisions qu’elle jugera nécessaires pour la suite de son action.