L’artillerie ukrainienne a frappé le centre de Donetsk et des incendies ont été signalés dans le quartier de la gare routière de Yuzhny, a rapporté lundi l’agence TASS, citant les services d’urgence de la République populaire de Donetsk (RPD).
« Deux personnes sont mortes et six ont été blessées », a déclaré Denis Pouchiline, chef par intérim de la RPD. L’une des personnes décédées est une femme, a précisé Alexeï Koulemzine, maire de la ville.
Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a estimé lundi que les troupes russes brisaient les offensives ukrainiennes, revendiquant de surcroît des contre-offensives dans plusieurs secteurs. « L’avancée de l’ennemi a été empêchée », a déclaré le ministre russe, lors d’un point avec les commandants de l’armée russe. Jugeant la défense russe « bien structurée » et ses tirs « efficaces », S. Choïgou a salué le « professionnalisme », « l’endurance » et « la persévérance » de ses troupes qui ont réussi à neutraliser pas moins de 20.000 soldats ukrainiens rien que durant le mois de juillet.
« Le commandement ukrainien jette ses troupes de façon désespérée [sur les positions russes] », a estimé le responsable, rapportant qu’une « tentative de grande ampleur » avait été brisée dans le secteur d’Orekhov (front sud, région de Zaporojié). Dans le secteur de Koupiansk (front nord, région de Kharkov), la gare de Moltchanovka a été reprise, a-t-il revendiqué. Et d’ajouter que les unités russes étaient passées à la contre-offensive dans le secteur de Krasny Liman (front du Donbass, au nord de Bakhmout), reprenant les localités de Kovaliovka et de Sergueïevka.
Denis Pouchiline, chef intérimaire de la République populaire de Donetsk, a d’ailleurs estimé le 30 juillet que que la situation dans la direction de Krasny Liman avait « changé pour le mieux », les forces russes avançant dans cette direction. La veille, les troupes de Kiev avaient été chassées du Staromayorskoe, en République populaire de Donetsk (RPD), toujours selon D. Pouchiline, après une poussée ukrainienne et de rudes combats. « Nos unités ont pu assommer l’ennemi », a-t-il déclaré sur Rossiya 24.
« L’intensité des frappes sur les installations militaires ukrainiennes, y compris celles qui soutiennent ces actes terroristes, a augmenté en flèche », a par ailleurs affirmé S. Choïgou, en réponse aux attaques ukrainiennes sur le sol russe. Lundi 31 juillet, Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d’avoir tué six personnes à Krivoï Rog.
Le président russe Vladimir Poutine, le 28 juillet en marge du sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg, avait déjà indiqué que les combats s’étaient intensifiés sur le front, mais que la contre-offensive ukrainienne piétinait. Un constat partagé par l’AFP qui a noté ce 31 juillet que l’Ukraine avait « entamé début juin sa contre-offensive, annoncée de longue date », mais que celle-ci se heurtait « aux défenses russes solidement retranchées », les résultats étant qualifiés, pour l’instant, de « modestes ».
Une rencontre du Conseil de sécurité de l’ONU s’est tenue lundi à la demande de la Russie. Motif de la convocation : l’utilisation systématique par Kiev de méthodes jugées terroristes par Moscou. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence a déclaré que la réunion serait suivie par le Kremlin.
En attendant, il y a lieu de rappeler que l’Arabie Saoudite envisage une rencontre internationale, sans la présence de Moscou, sur le conflit ukrainien. Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a assuré que ce rendez-vous « ne sera pas inutile s’il aide l’Occident à comprendre que le ‘plan Zelensky’ est une impasse ».
Lors de la réunion de Copenhague, un grand écart de vues a divisé l’Ukraine et la plupart des pays en développement présents, selon les personnes impliquées. Les responsables ukrainiens ont poussé les participants à soutenir le plan de paix en 10 points du Président Zelensky, qui appelle à la restitution de tous les territoires qu’il considère occupés et exige que les troupes russes quittent l’Ukraine avant que les pourparlers de paix puissent commencer.
Le groupe de pays en développement a clairement indiqué qu’il était ouvert à la discussion de principes communs, mais qu’il ne signerait pas le plan de l’Ukraine.