La Brigade de Tulkarem des Brigades d’al-Qods, bras armé du Jihad islamique, a indiqué que « ses combattants assènent des frappes centrées et intensives aux forces et aux véhicules de l’occupation dans plusieurs axes en tirant des rafles de balles dans le camp de Tulkarem ». Les médias palestiniens ont rapporté que Mahmoud Abou Saan, jeune palestinien de 18 ans, a été tué d’une balle dans la tête.
C’est la deuxième incursion israélienne dans ce camp en dix jours. Selon les médias israéliens, la première incursion qui avait eu lieu la semaine passée avait pour but de « neutraliser des engins explosifs placés le long des routes, afin de permettre d’autres raids à l’avenir ».
De leur côté, les médias palestiniens ont signalé plusieurs raids israéliens contre des manifestations pacifiques hostiles à la poursuite de la colonisation et la confiscation des terres des Palestiniens dans plusieurs régions de la Cisjordanie. Notamment à Kafar Qaddoum à l’est de Qalqilia, où l’armée d’occupation a tiré des balles en caoutchoucs blessant deux palestiniens et des gaz lacrymogènes provoquant plusieurs cas de suffocation.
Même phénomène à Beit Dajan à l’est de Naplouse ou des terres sont menacées de confiscation et dans la localité Deirastia à l’est de Selfit où le responsable de l’Organisme de résistance au mur et à la colonisation a été hospitalisé après avoir été tabassé par les gardes-frontières israéliens.
Armée d’occupation fragilisée
Sur un autre plan, le Wall Street Journal a rapporté que les réservistes de l’armée d’occupation israélienne commencent à s’absenter du service, pour protester contre les amendements judiciaires et menacer « l’unité et la préparation militaire ».
Le journal américain a ajouté que « le refus de servir est l’un des exemples les plus clairs de la manière de faire pression et de protester contre la reconfiguration du pouvoir judiciaire par le Premier ministre Benjamin Netanyahu ». « Il y a des indications que l’armée en ressent déjà les préjudices », selon lui. « Dans au moins une session de formation de pilote, presque aucun des instructeurs ne s’est présenté pour le service », lui a confié une personne informée du dossier.
« Le problème est devenu si aigu que le directeur de l’école de formation au pilotage a envoyé une lettre la semaine dernière aux parents des étudiants pour leur dire que la formation se poursuit, malgré le fait qu’un certain nombre d’instructeurs ne se sont pas présentés », a poursuivi le WSJ.
Selon le quotidien américain « l’érosion de l’unité peut conduire à l’endommagement du modèle militaire sur lequel l’armée israélienne est basée, lequel a déjà subi des pressions ces dernières années ». Et de conclure que ceci pourrait également « affecter la préparation opérationnelle si les compétences des réservistes deviennent obsolètes, ce qui ne peut être négligé dans une armée impliquée dans des conflits depuis 75 ans ».
Le phénomène des protestations contre les amendements judiciaires proposés par le gouvernement Netanyahu s’est élargi au sein de l’armée d’occupation, surtout après que la Knesset a donné son aval pour réduire « l’argument du caractère raisonnable ». Ce qui empêche les juges d’exercer un réexamen judicaire des décisions prises par l’exécutif.
La contestation à ces amendements est passée des forces aériennes aux unités au sol, ce que l’armée essaie de le dissimuler. La chaîne israélienne Kan avait rapporté que 10 000 réservistes de 40 unités ont annoncé leur départ du service.
De même, des dizaines de médecins militaires ont entrepris de suspendre leur service, rejoignant ainsi les centaines de pilotes et d’officiers qui ont annoncé leur cessation de service.
À l’issue d’une séance d’évaluation de la situation, le commandement de l’armée israélienne a reconnu pour la première fois, de manière officielle, que « le dommage qui pourrait affecter sa compétence en cas de guerre a commencé. »
Des vétérans des unités d’élite israéliennes ont déclaré, selon les médias israéliens, que « la situation dans l’armée est pire que décrite, et la vague de refus de servir s’étend de la réserve à l’armée permanente ».
Les protestations contre ces amendements proclamées par le Premier ministre le mois de janvier dernier ont profondément divisé la société israélienne dont une partie craint une dérive antidémocratique. Depuis, les manifestations ne connaissent pas de répit. Elles se sont poursuivies pour la 30e semaine consécutive, dans ce qui est considéré comme l’un des plus grands mouvements de manifestation et de protestation de l’histoire de l’entité sioniste.