Sollicité par l’AFP sur cette plainte ainsi que sur une plainte visant un photojournaliste de Gaza, le Parquet national antiterroriste (Pnat), compétent en France en matière de crimes contre l’humanité, a répondu à l’AFP que « le doyen des juges d’instruction a rendu deux ordonnances d’irrecevabilité, conformément aux réquisitions du Pnat » prises pour « motifs juridiques ». Selon la source proche du dossier, ces ordonnances datent de mi-juillet.
« Le dossier est maintenant entre les mains des magistrats de la cour d’appel », a réagi Me David-Olivier Kaminski, l’avocat de l’association France-Israël – Alliance Général Koenig. « La lutte contre l’antisémitisme dans l’objet social d’une association doit permettre d’agir en justice concernant des crimes contre l’humanité à caractère antisémite. À défaut, la loi et la jurisprudence de la Cour de cassation excluraient le crime contre l’humanité du combat contre l’antisémitisme », a plaidé D-O. Kaminski. « L’association avait déposé ces plaintes en février, accusant notamment l’Unrwa « d’ambivalence » à l’égard du Hamas « depuis plusieurs années ».
Considérée par la communauté internationale comme indispensable pour l’aide humanitaire aux Palestiniens depuis des décennies, l’Unrwa, créée en 1949, est en crise depuis qu’Israël accuse une douzaine de ses employés d’être impliqués dans cette attaque, et d’employer « plus de 400 terroristes » dans la bande de Gaza.
Un rapport d’experts dirigé par Catherine Colonna, ex-ministre française des Affaires étrangères, avait conclu en avril à un problème de « neutralité » politique de l’agence mais qu’Israël n’avait pas fourni de « preuves » à l’ appui de ses accusations.
Fin janvier, les autorités israéliennes avaient initialement accusé douze employés de l’Agence d’implication dans l’assaut du 7 octobre mené par le Hamas, déclenchant une tempête contre l’agence, colonne vertébrale de l’aide humanitaire à Gaza. Sept autres noms avaient ensuite été ajoutés à la liste.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, avait alors réclamé une enquête du bureau des services du contrôle interne de l’ONU (BSCI). En aout, à l’issue de cette enquête, l’ONU a annoncé le limogeage de neuf employés de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui « pourraient avoir été impliqués » dans l’opération du 7 octobre.
Une autre plainte a été déposée fin juin contre l’Unrwa à New York, siège de l’ONU, par les familles des personnes tuées lors de l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre.
Cette attaque a entraîné la mort de 1.205 personnes du côté israélien, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens et incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza . Israël a réagi au « Déluge d’Al-Aqsa » en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages. Selon l’Unrwa, plus de 220 de ses employés ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. En ligne de mire, l’armée sioniste et ses bombes importées, pour l’essentiel, des USA.