Le Hezbollah a annoncé la veille, mercredi 7 août, avoir mené une série d’opérations militaires contre des cibles de l’occupation israélienne à la frontière avec le sud-Liban. Ainsi, le quartier général du Corps du Nord, situé sur la base Ain Zeitim, à la frontière de Safad, avec plusieurs salves de roquettes Katioucha. En outre, une attaque aérienne « avec une série de drones d’assaut contre les positions d’artillerie israéliennes à Zaoura », a ciblé les positions et attroupements des officiers et des soldats, causant des pertes confirmées.
Selon deux déclarations distinctes du Hezbollah, ces opérations interviennent « en riposte aux agressions et aux assassinats perpétrés par l’ennemi israélien dans les localités de Mayfadoun et Joaya, ainsi qu’en soutien au peuple palestinien et à sa résistance vaillante et honorable ».
Le même jour, la Résistance a également visé le site de Jal al-Alam avec des obus d’artillerie, les sites Al-Malikiyah et Al-Sammaqa (à deux reprises), ainsi qu’une position des soldats ennemis dans Jabal Nadhar avec des roquettes.
Le Média militaire du Hezbollah a par ailleurs diffusé une vidéo documentant le ciblage d’un transporteur de troupes appartenant à l’armée d’occupation israélienne, à proximité du site de Rouwaisat al-Alam, dans les collines libanaises occupées de Kfar Chouba. La Résistance a en outre annoncé le martyre d’un combattant sur la voie d’Al-Qods.
Côté israélien, le site Srugim a cité un officier de réserve de haut rang disant qu’après 10 mois de guerre, la moitié des brigades du Hamas dans la bande de Gaza sont toujours capables d’opérer efficacement contre l’armée israélienne.
L’officier a critiqué « l’état-major israélien qui a peur et réticent à attaquer les Yéménites jusqu’à ce qu’une personne soit tuée par un drone yéménite visant Tel Aviv, et il est également réticent à attaquer les responsables du Hezbollah ». L’officier a conclu son discours en disant : « Malheureusement, la théorie qui prévaut au sein de l’état-major général est que le Hezbollah ne peut pas être vaincu ».
Mises en garde israéliennes
Selon des responsables israéliens cités par le site Axios jeudi 8 août, Israël a fait savoir aux États-Unis que si le Hezbollah s’en prenait à des civils israéliens dans le cadre de ses représailles, l’armée israélienne ferait payer un « prix disproportionné » au mouvement libanais. Toujours d’après la même source, Israël s’inquiète de l’impact d’une riposte du parti chiite et notamment « le lancement imprécis par le Hezbollah de missiles sol-sol à longue portée, qui ont des ogives plus grosses et peuvent causer des dégâts bien plus importants et davantage de victimes ».
À ce propos, l’armée israélienne « se prépare à donner un préavis de quelques minutes à quelques heures aux populations civiles pour qu’elles puissent se mettre à l’abri », a rapporté I24 ce 8 août. Un plan d’urgence a d’ailleurs été mis en place, intitulé « Ancre solide », prévoyant l’utilisation de grands parkings souterrains comme abris anti-missiles. Selon la même source, les autorités israéliennes considéreraient que la réponse du Hezbollah serait « déjà planifiée et validée » par sa hiérarchie. Tsahal s’attendrait à une riposte « puissante mais ciblée », principalement sur des objectifs militaires au nord d’Israël, relate le média. Toutefois, les scénarii israéliens envisagent également de possibles frappes « débordant sur des zones résidentielles ».
De son côté, le chef du Hezbollah joue la montre. Dans son allocution du 6 août, il a déclaré que l’attente israélienne depuis une semaine faisait partie de la « punition », tout en ajoutant : « Notre réponse viendra, si Dieu le veut, seuls ou dans le cadre d’une réponse collective de tout le front », sous-entendant que celle-ci pourrait être coordonnée avec d’autres mouvements de « l’axe de la résistance ». Depuis le 8 octobre, l’armée israélienne et le Hezbollah s’affrontent quotidiennement. Initialement, les opérations se cantonnaient à un rayon de 5 kilomètres de la frontière. Or, les frappes de Tsahal ont gagné en profondeur, ciblant Beyrouth, Baalbek ou encore le nord du pays. Des milliers d’habitants israéliens et libanais ont dû fuir la zone pour éviter les bombardements.
« Nous avons recommandé aux habitants de s’approvisionner en produits alimentaires pour l’éventualité de rester plusieurs jours dans les abris », a indiqué le maire de Haïfa. Le Néguev serait aussi en voie d’être aménagé pour accueillir, dans des tentes, les Israéliens évacués.