Selon l’étude, la planification agricole du Maroc au cours des 20 dernières années a été couronnée de succès. Le Royaume a augmenté sa production d’exportation tout en réduisant la sous-alimentation de la population, bien que la pandémie de COVID-19 ait augmenté l’insécurité alimentaire. Elle précise que le Plan Maroc Vert (PMV) lancé en 2008 a favorisé le développement socio-économique en stimulant la production d’exportations agricoles à haute valeur ajoutée. Ce plan a permis d’augmenter la valeur des exportations agricoles du pays de 117% pour atteindre environ 3,5 milliards de dollars et de créer 342.000 nouveaux emplois.
D’après les données fournies par les organisations onusiennes, la production de céréales au Maroc est passée de 7,8 millions de tonnes (MT) en 2010 à 3,3 MT en 2020, celle des légumes a baissé de 4,37 MT en 2010 à 3,98 MT en 2020, tandis que la production de fruits a augmenté passant de 4,29 MT en 2010 à 5,58 MT en 2020.
S’agissant des importations, les céréales ont atteint 9,6 MT en 2020 contre 5,5 MT en 2010, les fruits se sont élevés à 196.408 tonnes contre 123.502 tonnes (2020 vs 2010) et les légumes sont passées à 55.870 tonnes importées en 2020 contre 42.701 tonnes en 2010. Quant aux exportations, les fruits ont connu une tendance haussière au cours de cette décennie (719.531 tonnes en 2010, 1,09 MT en 2020), de même pour les légumes atteignant 1,22 MT en 2020(736.471 tonnes en 2010).
La FAO a rappelé qu’en 2019, le secteur agricole marocain représentait 13% du PIB, 40% de la main-d’œuvre du pays et plus de 65% de la population rurale. Grâce au PMG, le secteur agroalimentaire marocain représente désormais 21% des exportations du pays, détaille le rapport, notant que malgré des réalisations notables, la moyenne triennale de l’insécurité alimentaire modérée à sévère au Maroc entre 2019 et 2021 s’élève à 31,6%.
Le rapport montre que le Maroc a atteint un taux de 5,6% en termes de prévalence de la sous-alimentation pendant la période 2019-2021, enregistrant une hausse considérable comparée à 2014-2016 (3,81%). A savoir que le nombre de personnes malnutris s’est élevé à 2,1 millions contre 1,3 million entre 2014 et 2016.
A préciser qu’une personne est en situation d’insécurité alimentaire lorsqu’elle n’est pas certaine de pouvoir se procurer de la nourriture et qu’elle a été contrainte de réduire, à certains moments de l’année, la qualité ou la quantité de nourriture qu’elle consomme en raison d’un manque de ressources.
En outre, l’étude a révélé que la prévalence du retard de croissance chez les enfants marocains de moins de cinq ans est à 12,9 % en 2020, après qu’elle était d’environ 13,4 % auparavant, s’ajoute la prévalence du surpoids chez les enfants de moins de cinq ans de 11,3 %.
Toute cette situation peut s’expliquer, selon le rapport onusien, par des conditions climatiques sèches, avec une baisse significative des précipitations annuelles cumulées et une répartition inégale au cours de la période de croissance, ce qui a eu un impact négatif sur les campagnes agricoles, mais aussi par la crise pandémique et l’inflation due à la guerre russo-ukrainienne qui ont bouleversé les économies à l’échelle mondiale.
A signaler que ledit rapport a été élaboré en collaboration avec le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (UNESCWA).