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Soutien US à Taïwan : J. Biden prié par Xi Jinping de « ne pas jouer avec le feu »

Lors d'un entretien de plus de trois heures en visioconférence, le président chinois a mis en garde son homologue américain au sujet du soutien des Etats-Unis à Taïwan, ceux-ci s'opposant à toute tentative de «changer le statu quo» de l'île.

Dans la nuit du 15 au 16 novembre, Joe Biden et Xi Jinping se sont longuement parlé sans rien régler de leurs contentieux, surtout concernant Taïwan. Sur cette question, le président chinois a exhorté son homologue américain à ne pas «jouer avec le feu». J. Biden a quant à lui averti le chef d’Etat chinois que les Etats-Unis «s’opposent fermement [à toute tentative] unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan», selon un texte publié par la Maison Blanche à l’issue de la rencontre virtuelle, qui a duré environ trois heures et demie.
«Les autorités taïwanaises ont tenté à plusieurs reprises de s’appuyer sur les Etats-Unis pour l’indépendance et certains aux Etats-Unis tentent d’utiliser Taïwan pour contrôler la Chine», a fait remarquer X. Jinping à propos de l’île de 23 millions d’habitants, que la Chine voit comme une province rebelle devant réintégrer son giron. «C’est une tendance très dangereuse qui revient à jouer avec le feu», a-t-il ensuite averti, selon des propos rapportés par le ministère chinois des Affaires étrangères.
Les passes d’armes se sont multipliées ces dernières semaines entre Pékin et Washington sur le sort de l’île, qui jouit d’un système démocratique et dispose d’un gouvernement, d’une monnaie et d’une armée propres. Le territoire n’a toutefois pas proclamé d’indépendance formelle et continue à s’appeler officiellement «République de Chine».
Le pouvoir communiste à Pékin menace de recourir à la force si tel était le cas : «Si les séparatistes à Taïwan […] franchissent la ligne rouge nous devrons prendre des mesures décisives», a assuré le président chinois.
J. Biden a de son côté exprimé ses «préoccupations à propos des pratiques [de la Chine] au Xinjiang, au Tibet et à Hong Kong, et des droits humains en général», avant de critiquer les pratiques commerciales et économiques jugées «déloyales» de la Chine.
Des déclarations qui tranchent quelque peu avec l’amabilité affichée au début de la rencontre : les deux hommes s’étaient salués de la main, par écrans interposés, selon les images tournées de part et d’autre. J. Biden avait estimé dans ses déclarations préliminaires que la compétition entre les deux pays «ne [devait] pas se transformer en un conflit, qu’il soit intentionnel ou non». «La Chine et les Etats-Unis doivent améliorer leur communication et leur coopération», avait affirmé de son côté Xi Jinping, se disant heureux de voir «son vieil ami», pour la première fois en visioconférence, alors que leurs deux précédents échanges avaient eu lieu par téléphone. Cependant, à Washington comme à Pékin, on avait tenu à tempérer les attentes concernant cet entretien virtuel. Si le ton a certes changé après l’arrivée au pouvoir de J. Biden, en comparaison à l’attitude plus véhémente de son prédécesseur Donald Trump envers la Chine, la relation entre Washington et Pékin n’en demeure pas moins extrêmement tendue.

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