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Sous-représentation féminine dans les médias : Un vade mecum pour l’égalité et la parité

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Face au défi de représentation des femmes dans les médias audiovisuels au Maroc et pour enrichir une perspective égalitaire sur la représentation dans l’espace public médiatique, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a publié « Pour des médias libres de stéréotypes sexistes ».
Sous-représentation féminine dans les médias

Il s’agit d’un manuel de ressources référentielles, méthodologiques et pratiques en genre et médias, afin de mieux faire connaître les bonnes pratiques du traitement journalistique de la question.  L’ouvrage présenté vendredi, à Rabat, s’inscrit dans le cadre des réponses aux différentes demandes d’avancement dans le champ de l’égalité et de la parité, au niveau du segment des médias régulés.

Latifa Akharbach, Présidente de la HACA, a insisté sur le fait que cette question soit « éminemment démocratique ». « Tous les espaces de construction de la citoyenneté doivent être sensibles à la question du genre et de l’égalité. Les médias ont une responsabilité particulière, dans le cadre de la responsabilité sociale, mais aussi du potentiel d’influence », a-t-elle relevé tout en insistant sur l’importance de « commencer tôt à inscrire cette question dans l’agenda citoyen, puisque c’est l’affaire de tous, dans la logique d’une responsabilité partagée et dans une convergence des visions ».

Amina Lemrini Elouahabi, auteure de la publication, a signalé que « toute entreprise, toute institution, se doit de contribuer à la mise en œuvre de l’article 19 de la Constitution marocaine, s’agissant de la consécration transversale de l’égalité hommes-femmes dans tous les domaines, selon les prérogatives de chaque institution, y compris dans les médias mais aussi au sein des médias ». Selon l’experte, « il est important de légiférer, mais ce n’est pas suffisant ». « Il est nécessaire qu’il y ait aujourd’hui une appropriation qui ne se décrète pas, autour de ce sujet ; il est nécessaire que cela passe même par la formation des professionnels des médias », a-t-elle ajouté. A. Lemrini Elouahabi a insisté sur les responsabilités partagées, en allant même jusqu’au champ de l’enseignement supérieur. « Il y a beaucoup de choses à faire dans les curricula des établissements de formation journalistique, dans cette logique », a-t-elle soutenu tout en relevant que la question de l’égalité hommes-femmes est «transversale à toutes les autres traitées par les médias : la politique, l’environnement, le climat, l’accès à la santé, l’éducation, la justice, le développement durable…».

Revenant sur l’intérêt de cette nouvelle publication de la HACA, la spécialiste a déclaré que la sensibilisation des professionnels était une clé de voûte, espérant que ce guide donnera « plus envie de s’impliquer auprès des collègues, des entreprises médiatiques, ou même auprès des publicitaires et des réalisateurs ».

Dans ce sens, L. Akharbach a rappelé que l’espace audiovisuel régulé avait connu une évolution importante dans son traitement des questions relatives au genre et à l’égalité hommes-femmes, notamment dans les médias publics, avec l’apport des comités parité et diversité de Soread 2M et parité de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT). N’empêche, « la question des femmes n’est pas encore considérée comme un domaine d’expertise » et l’on assiste donc encore à des traitements qui ne questionnent pas souvent les causes sociétales profondes des inégalités, à travers une approche structurelle. « La victimisation des femmes est une erreur de communication et d’approche. On reste dans des chiffres non contextualisés et non ramenés à la problématique de l’égalité en droits. Or, les conséquences de ces inégalités ne sont pas des faits divers, mais des dysfonctionnements au sein de la société qui méritent analyse et remise en question », a préconisé la présidente de la HACA.

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