La résistance palestinienne poursuit ses opérations sur différents fronts de combat dans la bande de Gaza, pour le 424e jour, dans le cadre de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa. Les Brigades Al-Qassam ont annoncé par ailleurs qu’elles ont ciblé les sites d’occupation israéliens dans les colonies de Nirim avec un certain nombre de roquettes Rajum de 114 mm.
Les médias militaires des Brigades Al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, ont diffusé des images documentant le bombardement par ses moudjahidines, en collaboration avec les moudjahidines des Brigades du martyr Abou Ali Moustafa, des concentrations ennemies dans l’axe Netzarim et le ciblage de positions d’artillerie dans le site militaire sioniste de Fajjah. On signale par ailleurs que pour le 60e jour consécutif, le nord de Gaza est assiégé par Israël et soumis à la famine, au milieu de violents bombardements aériens et d’artillerie, concentrés sur Jabalia et Beit Lahia, et d’un isolement complet du gouvernorat du nord de la bande de Gaza. Une amère réalité qui n’empêche pas « la résistance palestinienne dans la bande de Gaza continue d’affronter les forces d’occupation à distance nulle à Jabalia et d’épuiser ses forces ».
Les médias israéliens ont rapporté de leur côté que « le Hamas ne s’est pas encore rendu à Jabalia, car il a continuellement réussi à y traquer les forces israéliennes ». Le Yedioth Ahronoth a indiqué « qu’environ 30 soldats israéliens ont été tués lors des affrontements à Jabalia dans le cadre de cette opération », notant que « le nombre moyen de morts israéliens est d’un soldat tous les deux jours, y compris le commandant de la 401e brigade ». Plus tôt, le Haaretz a estimé que la poursuite des combats dans le camp de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, montre « l’étendue de l’exagération des affirmations israéliennes concernant la victoire sur le Hamas ».
Un colonel poursuivi à Bruxelles
A Tel-Aviv, l’armée d’occupation israélienne demande à ses militaires d’éviter de voyager à l’étranger par crainte d’être arrêtés, signale la Cour pénale internationale. Une plainte pour crimes de guerre a été para ailleurs déposée en Belgique contre le nouvel attaché militaire israélien, le colonel Moshé Tetro, ont rapporté mercredi les médias israéliens. La Fondation Hind Rajab (HRF) branche de l’association belge « Le mouvement du 30 mars », affirme que le militaire a commis des crimes de guerre à Gaza, a indiqué le journal belge De Morgen, mardi. « Sous la direction de Tetro, chef de l’Administration de coordination et de liaison pour la bande de Gaza, une politique a été appliquée visant à affamer systématiquement la population de Gaza », affirme HRF.
« Les preuves soumises à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye comprennent également des documents sur ses communications directes avec les directeurs d’hôpitaux avant de mener des attaques qui ont fait de nombreuses victimes », ajoute l’organisation.
La Fondation a porté plainte auprès des autorités belges et exigé que la certification de M. Tetro soit annulée et qu’il soit arrêté ou expulsé. L’officier israélien était le chef de la Direction de coordination et de liaison avec Gaza au début de la guerre.
L’organisation « 30 Mars » a déjà fait parler d’elle aux Pays-Bas lorsqu’elle a demandé l’arrestation de trois soldats de Tsahal voyageant à Amsterdam et tente de faire arrêter des Israéliens partout dans le monde. Elle affirme également avoir déposé une plainte pour « crimes de guerre » auprès de la CPI contre un soldat actuellement en visite à Dubaï. Elle a diffusé sa photo et son nom sur les réseaux sociaux et aurait demandé aux autorités des Émirats arabes unis de l’arrêter parce qu’il avait participé aux combats à Gaza.
A la mi-novembre, un officier de réserve israélien avait fui Chypre après que l’organisation a publié sa photo et son nom et annoncé qu’elle avait porté plainte contre lui pour « crimes de guerre ».
« 30 Mars » dirige ses activités principalement contre des soldats de Tsahal ayant une double nationalité : elle a notamment déposé une plainte en Équateur contre un soldat israélien de nationalité équatorienne pour « crimes de guerre à Gaza », après avoir trouvé des preuves sur ses réseaux sociaux de sa participation aux attaques israéliennes contre l’hôpital Al-Shifa le 18 mars 2024.
Selon les médias israéliens, « 30 Mars n’a réussi à faire arrêter aucun soldat de Tsahal en visite à l’étranger, mais la fuite de l’officier de réserve de Chypre ainsi que l’activité croissante de l’organisation en temps réel, lorsque des soldats se trouvent à l’étranger, suscitent l’inquiétude des ministères des Affaires étrangères et de la Justice d’Israël ».
Etat palestinien
Depuis New-York, l’Assemblée générale des Nations unies a plaidé, mardi, pour la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens et la création d’un État palestinien. Elle a « réaffirmé son appui indéfectible, conforme au droit international, au règlement prévoyant deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, à l’intérieur de frontières reconnues sur la base de celles d’avant 1967 », rapporte le quotidien français Le Monde.
L’organe consultatif de l’Onu a adopté mardi une résolution en ce sens par 157 voix pour, huit contre (dont Etats-Unis, Israël, Hongrie) et sept abstentions dans le cadre de l’examen annuel de la question palestinienne.
L’Assemblée a décidé de convoquer pour le mois de juin à New York une « conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution des deux Etats », qui sera coprésidée par la France et l’Arabie saoudite.
Le texte de la résolution appelle les parties à « agir de façon responsable » afin d’inverser « les tendances négatives, y compris toutes les mesures prises sur le terrain qui contreviennent au droit international ». L’Assemblée exige une nouvelle fois que « les droits inaliénables du peuple palestinien, au premier rang desquels viennent le droit à l’autodétermination et le droit de créer un Etat indépendant, soient réalisés », ajoute le texte.
Rappelant les récentes décisions de la Cour internationale de justice, elle demande également qu’Israël « mette fin à sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé dans les plus brefs délais » et cesse toute colonisation. L’Onu considère l’ensemble des territoires palestiniens – Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza –, comme occupés. « L’occupation doit cesser », a insisté l’ambassadeur palestinien à l’Onu, Riyad Mansour, accusant le gouvernement Netanyahu de vouloir « détruire et déplacer la population pour annexer la terre ».
C’est une résolution de l’Assemblée générale de 1947 qui avait partagé la Palestine, alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l’un arabe, l’autre juif, et une zone internationale autour de Jérusalem. Cependant, seule la création d’Israël avait alors été proclamée, le 14 mai 1948, provoquant une guerre entre le nouvel Etat et plusieurs pays arabes.