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Sommet maroco-espagnol : Madrid évite de deviser sur le report

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Les pesanteurs de l’Histoire continueront à peser de tout leur poids sur une normalisation franche et complète entre le Maroc et l’Espagne. Si Madrid a choisi de « donner un coup de pouce » à Rabat dans sa gestion du dossier saharien, il n’en reste pas moins que le legs colonial est loin d’être soldé, comme le rappelle le dossier des Présides du Nord, encore sous occupation espagnole.

Le gouvernement espagnol n’a pas cherché à alimenter la polémique sur le renvoi de la tenue de la réunion de la haute commission mixte maroco-espagnole renvoyée au début de l’année prochaine. «Ce qui est important, c’est que cette rencontre, qui n’a pas eu lieu depuis 2015, va se tenir», a affirmé, depuis l’Allemagne où il accompagne le roi Felipe VI José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères,.

Le chef de la diplomatie espagnole a ajouté que cette réunion marquera «une nouvelle étape dans notre amitié», les deux pays «cherchent la date» qui «doit être le résultat d’un commun accord», a-t-il précisé aux médias espagnols. «Il faut trouver un moment dans l’agenda qui nous convient, car il va mobiliser beaucoup de ministres des deux gouvernements» alors que «les agendas sont très serrés», a expliqué le responsable espagnol.

J. M. Albares s’est également félicité de «la volonté absolue du Maroc de se conformer à tous les points» de la déclaration conjointe du 7 avril.

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, avait affirmé, mardi dernier, que la réunion de haut niveau Maroc-Espagne est prévue pour le début de l’année prochaine. Pour rappel, au terme de sa réunion avec son homologue marocain, du 21 septembre à New York, M. Albares avait avancé le mois de novembre pour la tenue de la haute commission mixte.

En attendant, force est d’indiquer qu’un autre « grain de sable » semble avoir grippé la relance de la machine des deux côtés de la Méditerranée. Les médias espagnols ont mis à plat une « note » adressée par le Maroc au Haut-commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, dans laquelle le Royaume considère Sebta et Melilla comme des présides occupés tout en niant «l’existence de frontières terrestres» avec l’Espagne. Ce qui a donné lieu à une véritable « corrida » dans le landerneau politique espagnol. Au point que Pedro Sanchez, chef du gouvernement, suivi en cela par Margarita Robles, ministre de la Défense, ont réagi en annonçant à qui veut les entendre «la souveraineté de l’Espagne» sur les deux Présides situées au Nord du Maroc. Que ce soit à Rabat ou à Madrid, le dossier reste d’une sensibilité brulante. Même si le Maroc n’a pas profité de l’occasion de la réunion de la 4ème Commission des nations unies pour revendiquer la marocanité des deux villes, comme des îlots qui s’y rattachent.

On comprend dès lors la raison qui incite des membres socialistes de l’exécutif à rassurer en saluant la nouvelle étape dans les relations avec le Maroc, initiée le 18 mars avec l’appui officiel et franc de P. Sanchez au plan marocain au Sahara occidental.

A l’occasion de la présentation du budget 2023 de son département à la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Ángeles Moreno, secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères, a annoncé que «la nouvelle feuille de route dans les relations avec le Maroc donne déjà d’excellents résultats dans tous les domaines». Elle a cité particulièrement la tenue de «la prochaine réunion de la haute commission mixte», prévue à Rabat au début de l’année 2023, selon les propos de N. Bourita. C’était mardi.

Invitée à s’exprimer sur la lettre du Maroc, la responsable espagnole a soigneusement évité d’alimenter la polémique. «Je ne vais pas m’étendre davantage sur ce point», a-t-elle répondu à une intervention du groupe des députés du Parti Populaire. Toutefois, elle a loué «l’ouverture prochaine des douanes commerciales aux frontières de Ceuta et Melilla».

Ce point a été soulevé le même jour à l’occasion du point de presse tenu par Isabel Rodríguez, ministre de la Politique territoriale, porte-parole du gouvernement espagnol. «Les relations avec le pays voisin sont définies dans la Déclaration conjointe» du 7 avril à Rabat, publiée au terme du sommet entre le roi Mohammed VI et P. Sanchez. «Une déclaration d’une grande valeur, du point de vue diplomatique», a-t-elle répondu à un journaliste.

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