Il reste moins de trois semaines avant le sommet de l’Otan et les alliés européens, ainsi que le Canada, sont déterminés à s’attirer les bonnes grâces du président américain Donald Trump. Pour l’instant, les USA restent le pilier de l’Alliance atlantique.
L’objectif précédent, fixé en 2014, était que les membres de l’Alliance atlantique dépensent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) pour la défense. Au moment de l’éclatement de la guerre en Ukraine, moins d’un tiers des alliés y étaient parvenus, malgré les coups de boutoir de D . Trump lors de son premier mandat. Depuis, la situation a évidemment bien changé et les États-Unis ont même été dépassés par la Pologne. Varsovie a franchi la barre des 4 % l’an dernier et vise 4,7 % cette année.
Mais pour la plupart des autres, ce sera difficile. Mis à part les pays Baltes qui plaident même pour raccourcir le délai à 2030, certains autres verraient d’un bon œil un délai de dix ans.
Résultat, les pays réunis à Bruxelles se préparent à concocter une formule avec 3,5 % de dépenses militaires pures et 1,5 % de dépenses « contribuant » à la défense : par exemple, dans la cybersécurité, voire les infrastructures. Par exemple, un aérodrome civil dont on rallonge les pistes pour une utilisation militaire potentielle ou un pont qu’on renforce pour permettre le passage de chars lourds de 55 tonnes.
S’agit-il d’une tentative européenne de marchandage avec la Maison Blanche ? D’un côté, il est certain que la guerre en Ukraine a sonné le branle-bas et les Européens savent tous désormais qu’ils doivent se renforcer. Mais de l’autre côté, ils espèrent aussi que D. Trump verra cet effort financier comme une victoire personnelle et se laissera amadouer pour continuer à soutenir l’Ukraine.
Malheureusement pour eux, le président américain leur paraît trop proche de la position de Vladimir Poutine depuis leur dernière conversation. Combiné avec l’absence de P. Hegseth lors de la réunion mercredi du groupe de contact pour l’Ukraine, il y a là de sombres auspices. C’est la première fois qu’un ministre américain de la Défense ne participe pas à ces réunions du « groupe de Ramstein », selon son surnom. Celles-ci avaient été initiées par les États-Unis du temps de Joe Biden.
P. Hegseth a quitté l’Otan jeudi en fin de matinée, sans participer au déjeuner de travail prévu avec ses collègues de l’Alliance et son homologue ukrainien Roustem Oumerov.