Dès l’ouverture des discussions de ce sommet de l’Asean, Joko Widodo, président indonésien, a mis les choses au clair : « Les pays de l’Asean ne veulent pas servir d’intermédiaire à d’autres puissances. » En d’autres termes, il est hors de question de se faire prendre au piège par la Chine et les États-Unis en quête d’influence dans la région.
Cette volonté de rester neutre n’empêchera pas les dirigeants du bloc de dix nations de se pencher sur « un code de conduite », censé éviter d’autres accrochages dangereux en mer de Chine méridionale. Pékin s’est notamment attiré les foudres des Philippines, du Vietnam et de la Malaisie avec la récente publication d’une nouvelle carte qui démontre les velléités de la Chine dans cette mer qu’elle revendique presque totalement.
L’autre grand dossier sera la crise birmane, qui sombre dans la violence depuis un coup d’État en 2021. Les membres du bloc de dix nations, souvent décrit comme un forum de discussion sans réel pouvoir, sont divisés sur la question de la Birmane, autre pays membre du groupe.
Depuis un coup d’État en 2021, les militaires birmans ont mené une répression sanglante de toute opposition et notamment des partisans de Aung San Suu Kyi, dirigeante démocratiquement élue. L’Asean a bien tenté de promouvoir un plan de paix en cinq points pour résoudre la crise, mais s’est montrée divisée sur l’approche à adopter avec la junte. Certains pays voulant l’exclure complètement tandis que d’autres souhaitent continuer le dialogue avec les militaires.
Finalement, la junte ignore complètement ce plan de paix qu’elle a pourtant signé. À Jakarta, aucun consensus n’est encore en vue. La preuve : dans le projet de communiqué final, la partie réservée à la Birmanie était vide.