Le gouvernement a décidé, jeudi, le prélèvement de trois jours de travail, répartis sur trois mois (septembre, octobre, novembre), sur les salaires des fonctionnaires et des agents de l’Etat ainsi que des collectivités territoriales et des employés des établissements et entreprises publics, classés aux échelles 9 et plus ou leurs équivalents. Cette ponction du salaire net après déduction de l’impôt sur le revenu et des prélèvements relatifs aux cotisations de retraite et de mutuelle est voulue comme une contribution aux efforts collectifs de réponse aux effets du séisme, survenu vendredi au Maroc et ayant fait près de 3 000 morts.
Un communiqué du porte-parole du gouvernement rendu public à l’issue de la réunion du Conseil de gouvernement a fait savoir que ce dernier a également décidé que les ministres, les ministres délégués, les hauts commissaires, les délégués généraux et interministériels contribuent à hauteur d’un mois de salaire, retenu du net après déduction de l’impôt sur le revenu et des prélèvements relatifs aux cotisations de retraite et de mutuelle.
Cette mesure entre dans le cadre de l’adhésion à l’élan national de solidarité et en vertu de l’article 40 de la Constitution. Celui-ci prévoit que « tous supportent solidairement et proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le développement du pays, et celles résultant des calamités nationales et des catastrophes naturelles ».
Pour rappel, les Marocains n’ont pas attendu de mot d’ordre officiel pour se porter solidaires de leurs frères prisonniers des décombres du séisme. Une réaction dont la force est proportionnelle à la faible visibilité des « ténors » politiques qui meublent le décorum national. Le chef d’orchestre de l’Exécutif qui prenait part au Festival Timitar d’Agadir a été vu fuir l’événement lors des premières secousses qui avaient fait vaciller la capitale du Souss. Depuis, on ne l’a plus vu jusqu’à ce que la réponse à l’urgence humanitaire ait été portée par le souverain.
Pas de dommages dans les barrages :
Et les ports ?
Le ministère de l’Equipement et de l’eau a affirmé, jeudi, que les barrages de la région de Marrakech-Safi n’avaient pas été endommagés par le séisme, survenu vendredi 8 septembre dernier. Dans un communiqué, le département indique réagir à de fausses informations au sujet de supposés « dégâts » ayant résulté du sinistre.
« Suite à la diffusion de certaines informations sur les réseaux sociaux concernant les dommages causés à certains barrages de la région d’Al-Haouz après le séisme qui a frappé notre pays le 8 septembre 2023, en particulier les barrages de Lala Takerkoust, Yaacoub El Mansour et Abou El Abbas Sebti, le ministère de l’Equipement et de l’eau tient à informer tous les citoyens que ces informations sont fausses, que les barrages mentionnés sont dans un état satisfaisant et fonctionnent normalement », indique le communiqué.
La même source souligne que l’ensemble des barrages du Maroc, en exploitation ou en cours de construction, sont particulièrement surveillés par le ministère de l’Equipement dans le contexte du séisme. « Il a été constaté que ces structures hydrauliques n’ont subi aucun dommage en raison du séisme », ajoute-t-on.
Par ailleurs, le ministère affirme que « le suivi de l’état de tous les barrages du pays se poursuit en permanence par la cellule dédiée, au niveau central de la direction générale de l’ingénierie hydraulique, ainsi que par des équipes techniques relevant des agences des bassins hydrauliques, soutenues par des experts des bureaux d’études ».
Dans ce sens, le département insiste sur le fait qu’« aucun dysfonctionnement n’a été enregistré au niveau d’aucun barrage sur le territoire national ».
La réaction du département qui vient après coup, alors qu’en de pareilles circonstances la proactivité doit être de rigueur, réconforte quant à la solidité des ouvrages hydrauliques qui, il faut le rappeler, font l’objet de travaux de réfection, notamment le colmatage des brèches. Toutefois, il n’y a pas que les barrages qui doivent être inspectés. Le port d’Agadir, pour ne citer que celui-là, doit aussi bénéficier du même traitement pour rassurer usagers et population de la capitale du Souss dont les fondations ont sérieusement tremblé.