L’aérodrome de Bulembu n’avait peut-être jamais connu pareil trafic. Mi-avril, plusieurs avions cargo ont atterri sur son tarmac. Des avions remplis de voitures de luxe, d’armes à feu pour les parties de chasse et de passagers : 500 convives issus de 32 nationalités. L’aéroport a donc été exceptionnellement déclaré port d’entrée sur le territoire sud-africain.
L’opposition reproche au pouvoir d’avoir validé cette procédure sans en informer le public dans les délais impartis. L’opposition voulait également savoir si ces passagers étaient en possession de visas.
Le presse et l’opposition soulèvent, depuis une semaine, des questions autour d’éventuels passe-droits. Pour tenter d’étouffer l’affaire, pas moins de cinq ministres ont été mobilisés. Tout est en ordre, ont déclaré à la presse les représentants du gouvernement : les invités ont les papiers nécessaires, les armes importées sont autorisées et aucune devise étrangère n’a été trouvée par les douanes. « Les Sud-Africains ont le droit d’être vigilants, mais on ne devrait pas systématiquement envisager les pires conclusions » déplore le gouvernement. Les Sud-Africains ont appris à se méfier. En 2013, l’ancien président Jacob Zuma avait autorisé la famille Gupta, accusée de corruption, à faire atterrir, sur une base militaire, les invités de leur mariage.