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Séjour d’A. Tebboune à Lisbonne : Le pari risqué du marquage au maillot du Maroc

La visite de deux jours du président algérien, lundi, au Portugal, intervient dans un contexte particulier que les médias algériens considèrent comme une offensive diplomatique visant à isoler le Maroc de ses partenaires régionaux.
Le pari risqué du marquage au maillot du Maroc

« Le président Tebboune est en mission pour endiguer les manœuvres du régime marocain », écrit Echorouk online connu pour ses accointance avec le système trusté par les généraux algériens. Le média ajoute qu’un tel déplacement représente une « occasion pour l’Algérie de barrer la route au régime marocain, qui vise à attirer un autre pays européen dans le bourbier du soutien aux plans expansionnistes de Rabat dans la région du Maghreb, comme il l’a déjà fait avec l’Espagne ».

Le même média crédite Abdelmajid Tebboune d’une mission consistant à « torpiller toute retrouvaille du Maroc avec ses anciens alliés du Vieux continent. L’Algérie est en train de s’armer des scandales du régime marocain pour réaliser cet objectif », allusion faite ainsi au « Marocogate » qui a éclaté au Parlement européen. Le chef de l’Etat algérien devant dès lors plaider les positions du Polisario auprès des plus hautes autorités portugaises.

Pour rappel, le gouvernement portugais dirigé par le socialiste António Luís Santos da Costa, a réitéré à l’occasion de la tenue le 12 mai à Lisbonne de la 14e Réunion de haut niveau Maroc-Portugal, son appui au plan marocain d’autonomie au Sahara.

Le Soir d’Algérie a inscrit le déplacement présidentiel au Portugal dans le cadre des « relations d’amitié unissant l’Algérie et le Portugal (qui) se distinguent par leur dimension historique et reposent sur le respect mutuel, le bon voisinage et une concertation permanente ». Et de se féliciter de la « convergence des vues » entre les deux pays « sur différentes questions internationales et régionales d’intérêt commun tout en partageant les mêmes principes diplomatiques basés sur le respect mutuel, la réciprocité, et le respect de la volonté des peuples, d’autant que le Portugal a introduit dans sa constitution le droit des peuples à l’autodétermination », référence étant ainsi faite aux revendications du Polisario. Le quotidien va jusqu’à invoquer  l’article 32 de la constitution de décembre 2020 qui souligne que « l’Algérie est solidaire de tous les peuples qui luttent pour la libération politique et économique, pour le droit à l’autodétermination et contre toute discrimination raciale ».

A l’issue de ses entretiens avec A. Tebboune, mardi 23 mai à Lisbonne, Marcelo Rebelo de Sousa, président portugais, a plaidé pour « une solution politique à la question du Sahara avec la médiation des Nations unies et l’accord entre les parties intéressées ». Au grand dam de Tebboune, M.R. De Sousa n’a pas défendu « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », ni plaidé pour « un rôle de l’Union africaine » dans le règlement de la question du Sahara, comme l’exige l’Algérie.

Le dossier saharien, jugé prioritaire à Alger, n’a pas échappé aux entretiens entre les deux parties, rapportent des médias algériens. « Naturellement, nous avons une position qui est la même, et qui consacre le rôle des Nations unies, le respect des résolutions des Nations unies, dans le domaine du Sahara occidental, la recherche d’une solution politique avec la médiation des Nations unies et l’accord entre les parties intéressées. Pour nous, cela a été la position constante » du Portugal, a souligné le chef de l’Etat portugais devant la presse.

Pour rappel, à l’occasion de la tenue le 12 mai à Lisbonne de la 14e Réunion de haut niveau Maroc-Portugal, le gouvernement portugais dirigé par le socialiste A. L. Santos da Costa a réitéré son appui au plan marocain d’autonomie au Sahara. « Le Portugal réitère son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, qu’il considère comme une proposition de solution réaliste, sérieuse et crédible convenue dans le cadre des Nations unies », est-il indiqué dans la Déclaration conjointe publiée à l’issue de ce sommet.

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