Le MLSA affirme sur son compte Twitter avoir tué 16 soldats algériens et 8 membres de la milice russe Wagner lors d’une opération armée menée fin mai, près des frontières avec le Mali. Le ministère algérien de la Défense a reconnu qu’un officier a trouvé la mort lors d’affrontements avec un « groupe terroriste » mais à l’Ouest de la capitale.
Le nombre élevé de militaires tués par le MLSA aurait précipité la tenue, jeudi 1er juin à Alger, d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité restreint, consacrée à « l’examen de la situation générale dans le pays et au niveau des frontières », estime le mouvement séparatiste.
Le MLSA a des liens avec le « Mouvement arabe de libération de l’Azawad », très actif au Nord du Mali. Les revendications autonomiste de ce groupe politico-armé au Mali ont été sacrifiées par l’Etat algérien sur l’autel de la préservation de l’intégrité territoriale du voisin du sud, lors des négociations ayant précédé la signature des Accords d’Alger en 2015.
La création d’un Etat au Sahara algérien est une idée qui remonte bien avant l’indépendance du pays. Le projet était porté en 1961 par Michel Debré, alors Premier ministre du président français, Charles De Gaulle. Il comptait notamment sur l’adhésion de certains notables du sud, notamment Hamza Boubakeur (le père de Dalil Boubakeur, ancien recteur de la mosquée de Paris) pour le mener à bien, avait révélé le 16 décembre 1985 à Londres, l’ancien président Ahmed Ben Bella lors d’une conférence de presse animée conjointement avec l’opposant Hocine Aït Ahmed. Finalement, C. De Gaulle a dû renoncer au projet de son bras droit concédant l’ensemble du territoire au Front de Libération Nationale (FLN).
Outre le « Mouvement de Libération du Sud de l’Algérie », le pouvoir algérien fait face à la montée du « Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie ». Le MAK, classé depuis le printemps 2020 organisation terroriste par Alger, est accusé d’être à la solde des services de renseignements du Maroc et d’Israël.
Ironie de la situation, le voisin de l’Est se présente comme le grand défenseur des mouvements d’autodétermination en Afrique et ailleurs, au point de l’avoir inscrit dans ses lois fondamentales. « L’Algérie est solidaire de tous les peuples qui luttent pour la libération politique et économique, pour le droit à l’autodétermination et contre toute discrimination raciale », précise l’article 32 de la constitution de décembre 2020. Un principe qui, réalisme politique oblige, a souvent été occulté par Alger pour ne le faire valoir que dans le cas du Maroc.