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S. Lavrov à Khartoum : Moscou s’investit davantage en terre africaine

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Après la Mauritanie et le Mali, Sergueï Lavrov a clos sa tournée africaine par une visite au Soudan. Le chef de la diplomatie russe a rencontré jeudi les autorités militaires : le numéro 1 de la junte, le général al-Burhan, et son numéro 2, le général Hamdan Daglo, dit Hemeti. Il a été question des sanctions onusiennes et de coopération économique.
Moscou s’investit davantage en terre africaine

Le déplacement du haut responsable russe intervient alors que 24h plus tôt, les émissaires de plusieurs pays européens et des États-Unis étaient, eux aussi, dans le pays. L’étape soudanaise de S. Lavrov a été annoncée à la dernière minute, laissent entrevoir des observateurs qui y voient une réponse russe aux pressions occidentales.

Lors d’une conférence de presse jeudi après-midi, le chef de la diplomatie russe s’est prononcé en faveur d’une levée des sanctions de l’ONU qui frappent le Soudan. « Nous avons aussi discuté de notre coopération économique et des investissements liant nos deux pays », a déclaré S. Lavrov, louant les efforts de Khartoum pour attirer des investissements russes. Il a également rappelé le projet d’une base navale russe à Port Soudan qui permettrait à Moscou de renforcer son influence en Afrique.

S. Lavrov a rencontré le général al-Burhan et son numéro 2 le général Hemiti séparément, les relations entre les 2 hommes étant tendues. On indique aussi que le rival d’al-Burhan compte parmi les russophiles au sein de la junte qui gère les affaires du pays. Khartoum, rappelle-t-on, traverse une période charnière de son histoire. Après le bouillonnement politico-institutionnel qui a tenu en haleine les acteurs politiques soudanais, un accord devrait déboucher sur la mise en place d’un gouvernement civil dans les prochaines semaines et qui permettrait une reprise de l’aide internationale. Accord, rappelle-t-on, scellé sous la supervision de l’Egypte voisine.

Cette visite du chef de la diplomatie russe fait suite à celle des émissaires occidentaux venus soutenir l’accord-cadre signé en décembre entre civils et militaires soudanais. Les Occidentaux s’inquiètent de l’influence grandissante de Moscou dans la région et notamment de la présence du groupe paramilitaire Wagner.

Selon plusieurs médias américains, dont l’agence de presse Associated Press (AP), Washington cherche à limiter l’influence du groupe russe Wagner en Libye et au Soudan. Pour ce faire, l’administration US accroît ses pressions sur ses alliés dans la région, l’Égypte et les pays du Golfe.

Tripoli et Khartoum, en proie au chaos depuis plusieurs années, sont effectivement sous influence du groupe paramilitaire proche du Kremlin et qui a étendu ses activités au secteur économique. Ces pressions de l’administration américaine de Joe Biden interviennent dans le cadre de nombreuses mesures prises contre le groupe Wagner pour son implication dans la guerre en Ukraine.

William Burns, directeur de la CIA, qui était en Libye le mois dernier, s’est inquiété devant le maréchal Haftar de l’influence de Wagner sur les champs pétroliers libyens, assure une source locale. « Sortir Wagner de la Libye, était le premier objectif de la visite américaine », soutient cette même source. Installé en Libye en 2019, Wagner a aidé l’homme fort de l’Est libyen dans sa tentative pour contrôler Tripoli et s’est ensuite installé dans des sites stratégiques comme les terminaux pétroliers sous la coupe du maréchal autoproclamé. Officiellement pour garder ces sites contre des attaques terroristes.

C’est le cas également au Soudan où Wagner s’est déployé depuis 2017. Il a octroyé des formations militaires et sécuritaires à l’armée et aux forces paramilitaires du général Hemidti. Mais le groupe contrôle de nombreuses mines d’or du pays et s’active dans le trafic moyennant des sociétés écrans, désormais sanctionnées par Washington.

Lors de sa dernière visite au Soudan en janvier, Abbas Kamel, chef du renseignement égyptien, a exhorté les militaires soudanais au pouvoir à trouver un moyen de remédier à « l’utilisation du Soudan comme base » par Wagner pour des opérations dans des pays voisins tels que la République centrafricaine.

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