Le président syrien Bashar al-Assad a souligné lundi, l’importance de la coordination dans la prochaine étape, notamment en ce qui concerne les réunions du quatuor et le processus d’Astana. « Nous devons développer une stratégie commune qui définisse les fondements et clarifie les orientations et les objectifs sur lesquels les prochaines négociations évolueront qu’il s’agisse du retrait turc du territoire syrien, la lutte contre le terrorisme et d’autres questions », a fait savoir le leader syrien en recevant Ali Asghar Khaji, assistant du ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires spéciales, et la délégation qui l’accompagne. B. al-Assad a souligné la nécessité de « fixer un calendrier et des mécanismes de mise en œuvre pour ces titres, en coopération avec les parties russe et iranienne ».
Les deux parties ont discuté de questions bilatérales d’intérêt pour les deux pays, en plus de la coopération et de la consultation régionales et internationales et d’une vision commune à la lumière des développements et changements récents.
L’émissaire iranien a pointé, de son côté, la justesse de la vision syrienne concernant les différents dossiers en cours de négociation. A. Asghar Khaji a exprimé la satisfaction de son pays face à l’évolution des relations extérieures syriennes au niveau arabe notamment, considérant que cette nouvelle phase n’aurait pas eu lieu sans la fermeté de la Syrie et les sacrifices de son peuple face au terrorisme.
Auparavant, le président iranien Ibrahim Raisi avait assuré à son homologue turc que l’Iran et la Turquie ont un rôle important à jouer dans la coopération régionale et le renforcement de la sécurité dans la région.
Korhan Qaraqosh, directeur du dossier syrien au ministère turc des Affaires étrangères, a déclaré à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen que le dialogue avec Damas fait partie de la réunion à quatre organisée par Moscou, notant « qu’ il sera décisif pour parvenir à un règlement en Syrie. »
Les ministres des Affaires étrangères de la Russie, de la Syrie, de la Turquie et de l’Iran ont convenu de charger leurs adjoints de préparer une feuille de route pour la normalisation des relations entre Ankara et Damas, lors d’une réunion à quatre organisée par Moscou, pour rapprocher les points de vue entre Damas et Ankara. Cela concernait les pays membres des négociations Astana pour régler la crise syrienne. Une configuration qui pourrait être remodelée en élargissant le tour de table à l’Arabie Saoudite, puissance régionale qui a adoubé le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, et à l’Egypte qui tente de se replacer sur l’échiquier régional en se rapprochant de la Turquie, mais aussi de l’Iran.
Avec cette nouvelle reconfiguration, il y a fort à parier que le nouveau mandat présidentiel de R.T. Erdogan puisse aboutir à une réconciliation syro-turque. A charge pour Damas de gérer le facteur jihadiste d’Idlib, sans l’interférence intéressée d’Ankara. Le nouveau chef de la diplomatie turque qui a fait carrière dans les services turcs n’ignore pas les desiderata de Damas et de ses alliés inconditionnels.
Une telle perspective ouvrira la voie au règlement de la question kurde sur laquelle les Américains ont surfé pour s’implanter dans le nord-est syrien. Un franc appui apporté à Damas par les pays arabes poussera les formations kurdes à renégocier avec le pouvoir syrien qui exige le départ inconditionnel des troupes US de son sol. Un départ qui se fera tôt ou tard, urbi et orbi… En attendant, on notera que les relations entre Américains et Russes ne sont plus aussi cordiales que par le passé en Syrie. L’armée de l’air russe l’a fait savoir en signalant avoir subi des verrouillages radar par des chasseurs US. A signaler aussi que les bases US ont essuyé à maintes reprises des raids de la part de la résistance syrienne. Tirs de mortiers et drones kamikazes ont été utilisés… Aux dernières nouvelles, on signale que vingt-deux soldats américains ont été blessés dans un accident d’hélicoptère dans le nord-est de la Syrie. Le Commandement central de l’armée américaine (Centcom) qui a annoncé la nouvelle mardi 13 juin n’a pas mentionné les circonstances de cet incident. « Le 11 juin, un accident impliquant un hélicoptère dans le nord-est de la Syrie a blessé 22 soldats américains à des degrés divers », a déclaré le Centcom dans son communiqué. « Dix des blessés ont été transférés hors de la zone d’opérations du commandement central pour recevoir des soins ». « La cause de l’accident fait toujours l’objet d’une enquête, bien qu’aucun tir ennemi n’ait été signalé », dit encore le communiqué, raconte l’AFP.