Depuis dimanche, les premières unités étrangères cynophiles, de secours et de recherche ont commencé à affluer vers le Maroc, dans le cadre de l’aide entre Etats après le séisme survenu vendredi soir et ayant fait des milliers de morts et de blessés particulièrement dans les provinces de la région de Marrakech-Safi. Pour l’heure, le pays a donné suite aux propositions d’assistance formulées par l’Espagne, le Qatar, le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis, sans se fermer à la possibilité de recours à un soutien supplémentaire, en fonction des besoins identifiés.
Sur le terrain, cette mission est assurée « en étroite collaboration avec les équipes de coordination marocaines » pour « sauver autant de personnes que possible », a assuré à la presse Russ Gauden, chef de l’équipe de secours britannique arrivée dimanche soir à l’aéroport international Marrakech-Ménara. Londres a mobilisé une soixantaine de spécialistes, venus à bord de deux avions A400M de la Royal Air Force britannique. « Nous sommes en contact avec nos collègues marocains qui déploient des efforts inlassables », a souligné le responsable.
Simon Martin, ambassadeur du Royaume-Uni accrédité à Rabat, a salué les actions en cours, tout en indiquant que « c’est un honneur » pour son pays que de « soutenir ces efforts ». Une note d’information diffusée à cette occasion par le bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement a fait savoir que Londres avait mis à la disposition du matériel, quatre chiens entraînés, ainsi qu’une équipe médicale pour évaluer la capacité de soins et l’étendue des dégâts. A ce sujet, James Cleverly, chef de la diplomatie britannique, a indiqué rester en contact avec Nasser Bourita, son homologue marocain.
Pour sa part, l’équipe de secours mobilisée par Madrid est composée de membres du personnel de l’Unité spéciale d’urgence et d’intervention immédiate (Ericam), entre pompiers, professionnels de santé et brigades cynophiles. « Notre présence ici répond d’abord à un devoir envers le Maroc, un pays allié et ami », a déclaré Juan Saldaña Garcia, lieutenant-colonel à l’Unité militaire d’urgence (UME), dont l’équipe est arrivée à Marrakech dimanche également. L’objectif est de « contribuer aux efforts déployés par les autorités marocaines » en répondant à « des besoins spécifiques sur le terrain, formulés au préalable par le Maroc, en parfaite coordination », a ajouté le responsable.
Le Qatar a mobilisé également des unités de secours, menées à Marrakech par le commandant Khalid Abdellah Al Hamidi. Arrivé hier, le responsable a déclaré que ses équipes seraient déployées dans les zones sinistrées, à la suite d’un processus de coordination en amont avec la partie marocaine. Ainsi, le personnel en mission va « épauler les équipes marocaines au niveau de deux sites, sur la base de ce qui a été convenu à travers les canaux de communication et de coordination » entre les deux pays.
Au lendemain du séisme, les Emirats arabes unis ont annoncé la mise en place d’un pont aérien avec le Maroc, pour l’acheminement des aides entre Etats. Samedi, le président émirati Mohammed ben Zayed Al Nahyan a donné ses instructions afin de fournir les secours d’urgence aux populations touchées. L’agence de presse officielle a rapporté que cette initiative de solidarité s’inscrivait dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays, en soutien aux efforts pour faire face à la crise ayant résulté du séisme.
Dimanche soir, le Maroc a confirmé avoir donné suite à l’aide proposée par l’Espagne, le Qatar, le Royaume-Uni et les Emirats arabes unis, après examen et évaluation des besoins sur le terrain. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur a souligné que ce processus était mené « dans le cadre d’une approche conforme aux standards internationaux en pareilles circonstances », tout en « tenant compte du fait que la non-coordination dans de telles situations pourrait être contreproductive ».
Tout en exprimant sa gratitude aux différentes propositions officielles formulées par plusieurs Etats, le département souligne que « l’avancement des opérations d’intervention » fera évoluer les besoins éventuels, pour lesquels les propositions d’aide étrangère au-delà des interventions en cours pourraient être activées.
Dans ce sens, le ministère a assuré que le Maroc accueillait « favorablement toutes les initiatives de solidarité émanant des différentes régions du monde, qui illustrent le degré de respect par ces pays et leur reconnaissance des engagements constants du Maroc, ainsi que ses multiples contributions aux actions de soutien humanitaire international ».