L’ONG sahraouie dénonce des « campagnes généralisées et systématiques d’arrestation et de répression par des éléments du Polisario contre des militants, des défenseurs des droits humains et des toutes les voix exprimant une opinion contraire à leur ligne politique, ou critiquent la situation des droits de l’Homme ». L’association cite dans un communiqué ad hoc le cas de « l’enlèvement du militant Salem Maa Al-Ainin Soueid » pour avoir pris part, aux côtés d’un groupe de défenseurs des droits humains, à des veillées pacifiques de protestation et la publication de vidéos sur les réseaux sociaux.
Cette même instance avait aussi dénoncé les détournements des aides humanitaires destinées aux Sahraouis par des dirigeants du Polisario. Dans ce sens, elle a appelé à « une intervention internationale pour arrêter l’hémorragie du détournement des aides, que la direction du Polisario commercialise dans les pays voisins du sud de l’Algérie, avec le soutien et la bénédiction du régime algérien ».
Le Forum de soutien aux partisans de l’autonomie de Tindouf a précédemment signalé que la milice du Front avait arrêté plusieurs personnes, dont Salem Maa Al-Ainin Soueid, qui détient la nationalité espagnole, et en avait agressé d’autres. Le 4 mai, l’Association sahraouie pour la défense des droits humains a informé le ministère espagnol des Affaires étrangères de cette arrestation, soulignant que l’homme « a été soumis à de graves séances de torture depuis son interpellation, dimanche 30 avril, sans que sa famille sache où il se trouve ».
L’Association sahraouie de lutte contre l’impunité dans les camps de Tindouf a dénoncé, elle, les nombreux sévices subis par les Sahraouis, « de la part de la milice du Polisario, sous prétexte de violation du couvre-feu nocturne ». Les cas de la militante sahraouie Hanini Berki, de Sidi Labeid et d’Al-Husseina Salem Ahmed Barkalla, nièce de l’ancien leader et figure de l’opposition Haj Ahmed Barkalla, ont ainsi été cités.
Selon l’association, cette escalade s’est étendue à des blogueurs sahraouis, dont Wali Salek Al-Barbouchi, membre de la branche régionale de l’Union des jeunes du Polisario dans le camp de Dakhla, qui a critiqué la politique du front séparatiste et « les autorités algériennes dans la gestion de la sécurité dans les camps », avant d’être emprisonné.
Le Comité des droits humains a également critiqué la répression par ledit Front des manifestations pacifiques menées par un groupe d’activistes qui demandent la libération des détenus politiques. Les habitants des camps de Tindouf ont tenu des rassemblements au cours des dernières semaines, notamment pour protester contre la corruption endémique au sein de la direction du Polisario. Certains ont incendié le quartier général des « forces de gendarmerie » dans le « camp de Dakhla », tandis que d’autres ont intercepté un camion-citerne transport chargé de 40 tonnes de carburant à destination de la Mauritanie.
L’association de défense des droits humains a exigé la libération de tous les détenus dans les centres secrets par le Polisario, et la fin de la répression des militants et militantes dans les camps de Tindouf. Elle a également exhorté l’Algérie à enquêter impartialement sur tous les cas d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et de tortures commises dans les centres de détention secrets du Polisario.
L’organe a également appelé l’Algérie à assurer le respect de toutes ses obligations internationales prévues dans les conventions internationales dont elle est signataire, tout en mettant en œuvre les résolutions de l’ONU en ce qui concerne la situation des droits humains dans les camps de Tindouf.
L’association a exhorté le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à activer son mandat de protection au profit des résidents des camps de Tindouf, et à fournir toutes les garanties leur permettant de jouir des droits que leur confère le droit international.