L’accord conclu entre le ministère russe des Affaires étrangères et la municipalité israélienne de la ville porte sur un terrain contesté à l’ouest de Jérusalem, dont la ville a convenu qu’il appartiendrait officiellement à la Russie. Selon le site juif.org, en vertu de l’accord, la Russie s’est officiellement engagée à planifier, construire et exploiter une succursale consulaire dans le parking Hama’alot, à côté de la rue King George, dans le centre d’Al-Qods occupée. En échange, la ville s’est engagée à ne pas exproprier le terrain au profit de la ligne de tramway qui devrait passer à proximité, mais à rechercher des solutions de transport alternatives.
En outre, la municipalité autorisera les Russes à enregistrer comme leur propriété une zone de 100 mètres de long pour la route menant au futur complexe diplomatique. Elle retirera également toutes ses réclamations et demandes à la Fédération de Russie, qui a évité pendant de nombreuses années de payer les impôts et taxes exigés par la loi.
Le complexe diplomatique fournira des services consulaires aux habitants de la ville et de ses environs, et abritera également des diplomates, donnant au terrain un statut supérieur à celui d’un consulat. Aux termes de l’accord, la construction sera achevée dans un délai de cinq ans, avec une option de prolongation à dix ans.
Des médias israéliens se sont réjouis de cette démarche. Israel Hayom estime que la Russie emboite le pas aux Etats-Unis qui avaient inauguré leur ambassade dans la ville sainte, il y a 5 ans. Un geste destiné à la consacrer la totalité de la ville sainte comme capitale de l’entité sioniste alors que la décision de la partition de 1947 stipulait qu’elle serait internationale. Même approche de la part du média « Israël magazine », selon lequel la décision russe porte « une signification historique, car désormais les États-Unis et la Russie, deux des trois puissances les plus puissantes du monde, gèreront des missions diplomatiques dans la capitale d’Israël. »
A rappeler que des affrontements ont eu lieu entre des Palestiniens et des soldats israéliens, venus détruire à Naplouse, dans la nuit du 14 au 15 juin, l’habitation d’un homme accusé d’avoir tué l’un d’entre eux l’an passé.
Selon le Croissant-Rouge palestinien, une personne est morte et deux autres ont été blessées dans les heurts qui ont agité la ville dans la soirée du 14 juin, alors que les forces de défense israéliennes (FDI) procédaient à la démolition d’un logement. « Toutes les nuits, nous attendions le raid des militaires israéliens », a témoigné la mère d’Ossama Tawil, dont la demeure a été détruite lors d’un raid de l’armée israélienne, qui vise désormais systématiquement les logements de Palestiniens qu’elle suspecte de « terrorisme ». « Nous avions de beaux souvenirs dans cette maison », a-t-elle ajouté. Son fils Tawil a été arrêté le 13 février 2023. Lui et Abdel Kamel Jouri, membres du groupe la Fosse aux lions, avaient tué à l’arme à feu le sergent Ido Baruch le 11 octobre 2022, alors que celui-ci encadrait une manifestation de colons non loin de la colonie de Chavei Chomron dans la banlieue de Naplouse. Les FDI admettent avoir eu recours à « des moyens de dispersion des foules et avoir tiré contre des hommes armés », expliquant que certains d’entre eux les avaient visées avec des engins explosifs et des fusées de feux d’artifices. Depuis le début de l’année, plus de 150 Palestiniens sont tombés sous les balles de Tsahal. Entre les raids en Cisjordanie, les tensions à Gaza et la continuation de la colonisation, la situation en Terre Sainte est plus que jamais explosive.
Endiguer Téhéran
Par ailleurs, Israël a exprimé son inquiétude auprès du gouvernement russe quant à la coopération militaire croissante entre Moscou et Téhéran, et a exprimé sa crainte que la Russie ne fournisse à Téhéran des systèmes d’armes avancés, ont rapporté les médias israéliens. Une information révélée lors d’une audition à huis clos des Affaires étrangères et de la Sécurité mardi, a rapporté le site israélien d’information Walla. Trois députés du Parlement israélien qui ont participé à la réunion ont confirmé ces déclarations.
Lors de l’audition à huis clos, Benyamin Netanyahu aurait affirmé qu’il y avait un dialogue « calme » avec le gouvernement russe dans lequel les deux pays discutaient de la situation « de manière honnête et ouverte », et que les Russes avaient aussi exprimé leur inquiétude face à l’augmentation de l’aide israélienne à l’Ukraine. « Nous ne savons pas dans quelle devise la Russie paie aux Iraniens l’aide militaire qu’elle reçoit d’eux », a-t-il ajouté, faisant référence aux drones iraniens vendus à la Russie.
Le Premier ministre aurait dit que l’une des raisons pour lesquelles Israël avait rejeté les demandes de fourniture à l’Ukraine de systèmes de défense antimissile tels que le Dôme de Fer était la crainte que des technologies sensibles ne tombent entre les mains des Russes, qui les transféreraient à l’Iran qui pourrait apprendre à contourner les systèmes de défense israéliens.
Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, a déclaré lundi lors d’une apparition à une conférence du Comité juif américain à Tel-Aviv que le partenariat militaire entre la Russie et l’Iran pourrait être très dangereux pour Israël. « Nous surveillons tout cela. À long terme, cela restera une aide à sens unique et nous craignons que la Russie ne fournisse à l’Iran des moyens qui menaceront notre sécurité. C’est quelque chose que nous examinons tous les jours », a avoué R. Dermer.