« Pour être honnête, 2% ne suffisent pas pour rester en sécurité dans les années à venir. En tant que parlementaires, vous savez bien que la sécurité n’est pas gratuite » a déclaré le Secrétaire général de l’OTAN aux eurodéputés. « Si vous effectuez des achats communs et utilisez la NSPA », l’Agence de l’OTAN de soutien et d’approvisionnement, « et tout le reste au sein de l’OTAN et de l’UE, alors vous pourrez déduire les achats communs, vous pouvez déduire l’innovation », a-t-il ajouté. Cette annonce de M. Rutte survient alors que le président élu américain Donald Trump a déclaré que les alliés de l’OTAN devraient investir 5% de leur PIB dans leur défense. « Ils peuvent tous se le permettre » avait-il assuré, le 7 janvier. Un objectif que n’entendrait pas atteindre l’OTAN, avait rapporté Reuters, citant des représentants de l’Alliance, mais ceux-ci était prêt à augmenter leur niveau de dépenses. Si devant les eurodéputés le secrétaire général de l’Alliance atlantique n’a pas explicitement mentionné cet objectif de D. Trump, il a souligné que compte tenu des besoins capacitaires découlant du processus de planification interne de l’OTAN, le nouvel objectif devrait être supérieur à 3%. En décembre dernier, M. Rutte avait déjà exhorté les citoyens européens et canadiens à « faire des sacrifices », notamment en réduisant les dépenses sociales, afin d’augmenter celles de la défense en vue d’« empêcher la prochaine grande guerre sur le territoire de l’OTAN ». « Les Européens consacraient bien plus que 3% de leur PIB à la défense » avait-il déjà déclaré, évoquant la Guerre froide.
Ce battage n’occulte en rien la mobilisation qui bat son plein au sein de l’Alliance atlantique. En effet, baptisées Steadfast Dart 2025, des manœuvres sont programmées du 13 janvier au 26 février en Roumanie, en Bulgarie et en Grèce.
L’OTAN testera sa capacité de déployer rapidement des forces depuis l’Europe pour renforcer la défense de son flanc oriental. ️Un scénario de conflit avec un adversaire de même niveau sera simulé.
Environ 10.000 militaires de 9 pays, dont des forces aériennes, terrestres, maritimes et d’opérations spéciales, y participeront. 17 moyens navals, plus de 20 avions et 1.500 équipements seront impliqués.Il s’agit du premier déploiement à grande échelle de la Force de réaction alliée (ARF) depuis sa création l’année dernière.️ L’interopérabilité entre les pays contributeurs de troupes et les pays hôtes sera testée. Des démonstrations de capacités réelles seront menées, notamment des opérations amphibies, des tirs réels de puissance aérienne et des manœuvres combinées.
La Russie dénonce une activité sans précédent de l’OTAN près des frontières ces dernières années. Moscou ne va pas attaquer les pays de l’Alliance, avait déclaré en février 2024 Vladimir Poutine dans une interview avec le journaliste américain Tucker Carlson. Les autorités des pays occidentaux effraient régulièrement leurs populations avec une menace russe imaginaire afin de détourner l’attention des problèmes intérieurs, selon lui.