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Religiosité en zone MENA : Une défiance minoritaire, selon le Baromètre arabe

Les citoyens de la zone MENA sont désormais « moins susceptibles » de se présenter en tant que personnes « non religieuses », en particulier les jeunes, indique le Baromètre arabe.
Religiosité en zone MENA

Dans une analyse basée sur la septième vague d’enquêtes (2021-2022) de ce réseau de recherche indépendant et non partisan qui mène des sondages d’opinion dans la région depuis 2006, ce résultat contraste avec les « baisses légères mais significatives de la religiosité dans cette région entre la troisième vague du Baromètre arabe (2012-2014) et sa cinquième vague (2018-2019) ».

« Dans tous les pays étudiés au cours des vagues du Baromètre arabe, la grande majorité des citoyens se sont décrits comme « religieux » ou « plutôt » religieux.  Toutefois, certaines personnes s’identifient comme « non religieuses ». Dans la plupart des pays, ce niveau a atteint un pic lors de la vague d’enquête achevée en 2018-2019 », explique-t-on.

L’analyse explique que dans la plupart des pays, les jeunes âgés de 18 à 29 ans étaient « plus susceptibles que ceux âgés de 30 ans ou plus de déclarer qu’ils n’étaient « pas religieux » ». Leur pourcentage a atteint 22% au Maroc, 18% en Egypte, 24% en Algérie et 46% en Tunisie.

Elle rappelle que les jeunes sont devenus beaucoup plus susceptibles de se déclarer « non religieux » depuis 2012-2014, notamment en Tunisie (+24 points), en Libye (+18 points), au Maroc (+18 points). Un résultat qui avait conduit certains à se demander si la région MENA « allait devenir moins religieuse dans les années à venir ». Finalement, la réponse serait non, ou du moins pas à court terme, explique Michael Robbins, Directeur et co-chercheur principal du Baromètre arabe.

Dans la dernière vague d’enquêtes (2021-2022), les citoyens de la région MENA deviennent « moins susceptibles de se déclarer « non religieux » », explique l’analyse ajoutant que par rapport à la vague d’enquêtes 2018-2019, « les niveaux représentent une baisse significative, notamment de sept points au Maroc, de six points en Egypte, de cinq points en Algérie et de quatre points en Tunisie ». Le retour de religiosité touche particulièrement les jeunes. En Tunisie, les personnes âgées de 18 à 29 ans ont désormais 15 points de moins de chances de se déclarer « non religieuses » que trois ans auparavant, contre 12 points pour le Maroc et l’Egypte, de 7 points pour l’Algérie et de 5 points en Palestine.

L’analyse note que ces résultats se reflètent aussi dans l’engagement dans des pratiques religieuses. Sur la question de lire ou écouter le Coran au moins une fois par jour, le nombre de ceux qui déclarent le faire toujours ou la plupart du temps entre 2018-2019 et 2021-2022 augmente dans plusieurs pays. Pour les répondants marocains, le pourcentage passe de 34% en 2018-2019 à 53% en 2021-2022. La hausse est ainsi de 19 points pour le royaume, 13 pour la Tunisie et 4 points pour l’Algérie, pour l’ensemble des citoyens adultes.

L’engagement à l’égard des textes religieux a eu tendance à augmenter de façon encore plus importante chez les jeunes de la région entre 2018-2019 et 2021-2022. De ce fait, « l’augmentation correspondante est de 22 points en Tunisie, 18 points au Maroc, 13 points en Algérie, six points au Soudan, cinq points en Jordanie et quatre points au Liban », explique-t-on.

La même source rappelle que « l’identité et la pratique religieuses ne sont pas constantes, mais augmentent et diminuent au fil du temps ». Pour son rédacteur, la hausse de la religiosité personnelle pourrait être due à de nombreux facteurs, « tels que les effets du Covid-19, la détérioration des conditions économiques ou d’autres défis qui incitent les gens à se tourner vers la religion ». « Quelle que soit la raison exacte, les données du Baromètre arabe montrent clairement que la religion continue de jouer un rôle clé dans la vie de la plupart des habitants de la région MENA », conclut-on.

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