L’Instance chargée de la révision du Code de la famille a auditionné, vendredi à Rabat, le parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui a présenté sa vision et ses propositions sur la réforme.
Au terme de la première audience, Amina Benkhadra, présidente de la Fédération Nationale des Femmes du RNI, a souligné que le Maroc a connu au cours des deux dernières décennies une avancée significative sur le plan réglementaire et législatif. De nombreuses réformes ont été mises en œuvre, améliorant considérablement la situation globale de la famille, du pays et de la population.
« Il est pertinent de mentionner deux lois majeures à cet égard, à savoir le Code de la famille de 2004. Son introduction a constitué une véritable révolution et une avancée significative pour les droits des femmes, reconnaissant la restauration de leur responsabilité au sein de la famille« , a-t-elle indiqué.
De plus, la Constitution de 2011, saluée par le Souverain à maintes reprises, a renforcé les avancées essentielles introduites par le Code de la famille au cours des deux dernières décennies, poursuit la présidente. « Cependant, il est regrettable de constater que malgré ces progrès notables, le Code de la famille a rencontré des difficultés dans sa mise en œuvre et a été confronté à plusieurs problèmes d’exécution« , ajoute-t-elle.
En ce qui concerne les propositions du RNI, A. Benkhadra met en avant « l’équité et la responsabilité partagée dans la gestion familiale, tout en plaidant en tant qu’entité pour la solidarité familiale, la protection des droits de l’enfant, et le maintien d’un équilibre au sein de la famille. Notre objectif est de préserver un environnement où la famille demeure le pilier central de la société, en mettant en avant la nécessité de conserver cette solidarité familiale et les droits fondamentaux des enfants » . La Fédération a formulé des propositions sur plusieurs aspects qu’elle estime cruciaux concernant divers points du Code de la famille. « Nous demeurons ouverts à l’évolution de ce dossier en collaboration avec toutes les parties prenantes de la société » , a enfin souligné la présidente de la Fédération.
Pour sa part, Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal a rappelé que sa formation, auditionnée le même jour par l’instance ad hoc, « considère le chantier de la réforme du Code de la famille comme étant une démarche participative de grande importance.»
Les propositions présentées par le PI visent principalement à renforcer la cohésion familiale, à préserver l’intérêt supérieur des enfants et à consolider les droits de la femme, tout en respectant les dispositions des textes de la Charia et la jurisprudence, a-t-il relevé.
Il a aussi souligné la nécessité d’œuvrer pour mettre en place des mesures d’accompagnement permettant d’améliorer la situation des familles, notamment l’institutionnalisation de la réconciliation familiale, le développement et le renforcement des tribunaux de la famille et des politiques publiques favorisant l’emploi et l’autonomisation des femmes.
Cette réunion s’inscrit dans le cadre des consultations et auditions menées par l’Instance avec les différents acteurs concernés, conformément à la Haute teneur de la Lettre Royale adressée au Chef du gouvernement pour la révision du Code de la famille.