#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Réforme des retraites en France : L’heure est à la fronde syndicale

Une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites s’est déroulée samedi, en France. L'intersyndicale a réagi au lendemain de l'adoption de l'article 1er du projet de loi à l'Assemblée, dans une ambiance électrique.
Réforme des retraites en France

Après une baisse de la mobilisation du mardi 7 février, au troisième jour de grève, l’intersyndicale a appelé « à manifester encore plus massivement le samedi 11 février », date qui sera suivie d’un autre jour de grève fixé le jeudi 16 février. Et les organisations syndicales ont d’ores et déjà prévu une « grosse journée » le 7 mars, avant une « initiative particulière » le lendemain, le 8 mars.

Il est capital pour les syndicats de maintenir la pression sur l’exécutif. Mais face à l’inflation, de nombreux Français n’ont pas les moyens de se priver d’un jour de salaire. C’est pourquoi l’intersyndicale a choisi d’organiser une journée de manifestation un samedi.

Après cette mobilisation, l’intersyndicale devrait confirmer les deux dates du mois de mars, au retour des vacances scolaires. Mais cette fois sans appeler à la grève, tout en laissant la possibilité aux fédérations qui le veulent de décréter deux jours de grève dans leur secteur d’activité. Certains syndicats, comme SUD Rail ou la CGT, estiment qu’il faudra durcir le mouvement avec des grèves reconductibles et des blocages, alors que la CFDT privilégie la pression citoyenne.

En fonction de la mobilisation, la mobilisation du samedi est jugée déterminante pour la suite du conflit, au risque de marquer la rupture de l’intersyndicale.

Du côté politique, à la veille de cette nouvelle journée de mobilisation, les débats se sont poursuivis à l’Assemblée nationale, mais à vitesse très réduite. Les députés n’en sont qu’à l’article 2 du projet de loi, relatif à l’index des seniors. La chambre basse du Parlement avait adopté, vendredi, l’article 1er du texte, qui prévoit l’extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux, notamment à la SNCF et la RATP. Une séance sous haute tension, après plusieurs jours de débats. Thomas Porte, député La France insoumise, a été exclu de l’hémicycle pour quinze jours, après avoir publié une photo sur laquelle il apparaissait le pied posé sur un ballon à l’effigie d’Olivier Dussopt ministre du Travail. Attaques personnelles, haussements de ton, interventions parfois sans rapport avec le sujet… La majorité accuse toujours les insoumis de faire obstruction avec leurs milliers d’amendements – il en reste environ 15 900 à examiner d’ici au 17 février, en sachant que les travaux sont suspendus le week-end.

Alors que les députés n’ont plus qu’une semaine pour examiner les 19 articles restants, la Nupes promet de « fluidifier le débat » dans les prochains jours, en supprimant des amendements pour arriver au cœur du sujet : le report de l’âge légal de départ à 64 ans. La semaine qui démarre promet donc d’être agitée, avec l’examen du point phare du projet de loi, l’article 7, qui entérine précisément ce report.

Par ailleurs, les secrétaires généraux de la CFDT et de la CGT ont vivement répliqué, vendredi, aux propos du chef de l’État appelant à ne pas bloquer le pays. Ils invitent, à leur tour, le gouvernement à faire preuve de « responsabilité ». Certains souhaitent aller vers des grèves reconductibles et un blocage, précisément. 

Recommandé pour vous