Face à la régression des conditions de vie, à la hausse constante des prix de bon nombre de produits et à l’approche du 1er mai, l’Organisation démocratique du travail appelle l’Exécutif à prendre davantage de mesures et à mettre en œuvre ses engagements pour améliorer la situation de la population marocaine en dégradation.
Un communiqué de l’Organisation assure que « les déclarations des responsables de Bank Al-Maghrib et du Haut-commissariat au Plan ont constitué une sonnette d’alarme pour le gouvernement, montrant que nous sommes à la croisée d’un ralentissement économique et d’une phase encore plus difficile ». Et de souligner que si le gouvernement ne prend pas des décisions audacieuses, transparentes et démocratiques à dimension sociale qui offrent des opportunités de travail décent et améliorent le niveau de vie des citoyens, « il glissera progressivement au bord de l’effondrement social, avec les effets cumulés d’un chômage galopant chez les jeunes Marocains, menaçant d’anéantir ce qui reste de l’espoir pour parvenir à une justice sociale et à un État social ».
L’ODT a en outre déclaré avoir fait appel au gouvernement à réévaluer ses plans, ses programmes et ses priorités en fonction des nouvelles données économiques et sociales et des changements rapides au niveau international, et à agir face à un ensemble de décisions sociales pour traiter la crise, avec des solutions immédiates et des plans à moyen et long termes, afin d’éviter le scénario du pire. Plus, elle appelle le gouvernement, à l’approche du 1er mai 2023, Journée internationale de la classe ouvrière, à mettre en œuvre ses engagements pour améliorer les conditions de la classe ouvrière, notamment en termes d’amélioration générale des salaires des employés et ouvriers ainsi que des pensions des retraités, la révision du système de l’impôt sur le revenu, en ramenant le taux maximum à 34%, et en exonérant les revenus inférieurs à 50.000 dirhams par an.
Le syndicat suggère notamment l’exonération totale des pensions pour les retraités, le respect des droits et libertés syndicales, l’élaboration d’un plan économique global ainsi que la répartition des pertes en fonction de ceux qui ont le plus profité de la crise, en imposant un impôt sur la fortune et les bénéfices des opérations boursières et en réduisant la taxe sur la valeur ajoutée sur le panier repas composé d’une liste des denrées alimentaires largement consommées par les familles marocaines.
En outre, l’ODT invite le gouvernement à plafonner les prix du carburant et à encourager la production locale et nationale de l’industrie pour atteindre l’autosuffisance en denrées alimentaires de grande consommation, lutter contre la malnutrition et atteindre la souveraineté alimentaire. L’Exécutif doit « investir dans le progrès scientifique et technologique et dans la santé et l’éducation pour renforcer le capital humain et créer une nouvelle génération de compétences, de cadres et de main-d’œuvre pour confronter les défis ainsi que les changements aux niveaux politique, économique, environnemental et épidémiologique international, et atteindre la souveraineté nationale et les objectifs du développement durable », incite l’Organisation. Qui appelle, par ailleurs, à améliorer la communication démocratique entre le gouvernement, les centrales syndicales, la société civile et les citoyens d’une manière transparente et convaincante.