«Ce changement va représenter une des plus importantes évolutions en matière d’usage de la reconnaissance faciale dans l’histoire de cette technologie», a assuré Jérôme Pesenti, vice-président de Facebook, également chargé de l’intelligence artificielle, précisant que l’option de reconnaissance faciale était activée par plus d’un tiers des utilisateurs quotidiens du réseau social. Outre l’arrêt de la reconnaissance faciale active, le réseau social a fait savoir qu’il supprimerait les données d’identification numérique accumulées sur plus d’un milliard d’utilisateurs.
Ainsi que le relève l’AFP, cette décision signifie que certains outils populaires de la plateforme ne fonctionneront plus : quand un utilisateur publiera une photo, l’algorithme ne devinera plus les noms des personnes présentes dessus, par exemple. Cette technologie d’intelligence artificielle suscite de «nombreuses inquiétudes», d’autant que les autorités n’ont pas encore fourni de «règles claires» sur son usage, a souligné J. Pesenti. «Etant donné l’incertitude actuelle, nous pensons que limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale à un nombre de cas limité est approprié», a-t-il déclaré.
Bien que Facebook prévoie de supprimer plus d’un milliard de modèles de reconnaissance faciale, le réseau social n’éliminera pas le logiciel qui alimente le système, qui est «un algorithme avancé appelé DeepFace», pouvait-on lire le 2 novembre dans les colonnes du New York Times. C’est en effet le Deepface qui identifie les visages humains dans les images numériques. «La société n’a pas non plus exclu d’intégrer la technologie de reconnaissance faciale dans ses futurs produits», a par ailleurs déclaré Jason Grosse, porte-parole de l’entreprise, cité par le quotidien américain.
Cette annonce survient alors que l’image de l’entreprise américaine ne cesse de se dégrader en raison de nombreuses polémiques.
Le 4 octobre, Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger ont été victimes d’une panne massive sans précédent, et non sans conséquence sur le plan économique : le cours en bourse de l’entreprise de Mark Zuckerberg avait alors lourdement chuté. Le lendemain, devant une commission sénatoriale aux Etats-Unis, Frances Haugen, ex-salariée américaine de Facebook – présentée par certains comme une «lanceuse d’alerte» – a accusé le groupe d’être à l’origine de plusieurs dérives, avec plusieurs dizaines de milliers de documents à l’appui. Facebook est également décrié depuis de nombreuses années en raison de son addiction aux données personnelles de ses utilisateurs. C’est dans ce contexte que le géant californien des réseaux sociaux a fait savoir son intention de changer de nom. Il s’appellera dorénavant Meta et veut créer l’internet du futur avec le «métavers», un monde virtuel complet en 3D.