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Réchauffement dans le Himalaya : La fonte des glaciers s’accélère

Les glaciers de l'Himalaya fondent à un rythme sans précédent, et sans doute de manière irréversible, en raison du changement climatique, selon une étude scientifique publiée mardi par le Centre international pour le développement intégré des montagnes(ICIMOD). Près de 100 000 km² de glaciers sont menacés avec des conséquences pour l’approvisionnement en eau de près de deux milliards de personnes.
Réchauffement dans le Himalaya

On surnomme la région de l’Himalaya le troisième pôle, tant la quantité de glace y est importante, juste après le pôle Nord et le pôle Sud. Mais les glaciers de l’Himalaya sont en sursis. Entre 2011 et 2020, ils ont fondu 65% plus vite que lors de la décennie précédente, une vitesse inattendue qui inquiète les scientifiques.

D’ici à la fin du siècle, ils pourraient perdre jusqu’à 80% de leur volume actuel si l’on table sur un réchauffement de plus de 4°C de la planète. Un scénario certes pessimiste, mais envisageable, puisque les montagnes sont plus sensibles au réchauffement climatique. Et, même en étant optimiste, si les États réussissaient à contenir la température du globe à plus 1,5°C ou plus 2°C comme prévu dans les accords internationaux, les glaciers devraient quand même perdre entre un tiers et la moitié de leur volume. 

Or les glaciers de l’Himalaya alimentent dix des plus importants bassins fluviaux du monde, dont le Gange, l’Indus, le Fleuve jaune, ou le Mékong.

Patrick Wagnon, directeur de recherche à l’Institut des géosciences de l’environnement à Grenoble, spécialiste de l’Himalaya, a collaboré à cette étude : « C’est quand même ce qu’on appelle le troisième pôle donc, on a une surface de glaciers actuels, si l’on regarde toutes les hautes montagnes d’Asie, qui est à peu près cinquante fois supérieur à ce que l’on a dans les Alpes, c’est environ 5 000 km² de glacier. Et, c’est surtout une région qui est extrêmement densément peuplée, au moins au pied de ces montagnes. Parce que l’on a des pays comme l’Inde, ou la Chine, qui sont des pays très peuplés, et qui dépendent en partie de cette eau qui provient des glaciers ou de la neige, pour l’irrigation, pour l’agriculture, pour l’eau potable ou encore pour l’hydroélectricité. » Pour ce directeur de recherche, c’est un message qui est extrêmement alarmiste puisque ce rapport met clairement en évidence que « si demain, on n’agit pas, il y a des conséquences qui sont totalement irréversibles, que ce soit pour la disparition des glaciers ou l’accès à l’eau ».

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