Le ministère de la Santé de Sanaa a fait état de martyrs et de blessés. Un responsable yéménite a déclaré pour al-Manar que « notre pays est en guerre contre l’ennemi israélien et nous allons poursuivre avec force notre soutien au peuple palestinien ». Mohammad Chawkat, membre du Bureau politique d’Ansarullah, a ajouté que « cette offensive israélienne était prévue et n’est pas la première du genre ».
Mohammad al-Bakhiti, autre membre du Bureau politique, a menacé que « l’entité sioniste paiera le prix de cette attaque contre une installation civile et nous riposterons à l’escalade par l’escalade ». « Le Yémen dispose de plusieurs cartes d’escalade et nous considérons que la carte la plus puissante est le soutien à la justice pour la cause du peuple palestinien », a-t-il ajouté.
Un responsable américain a assuré pour Axios que « les avions israéliens ont exécuté le raid au Yémen en riposte au raid des Houthis au drone sur Tel Aviv ».
Dans la nuit de jeudi à vendredi, un drone revendiqué par les forces armées de Sanaa, baptisé Yafa, a frappé de plein fouet un bâtiment dans la ville de Tel Aviv, tuant un Israélien, un soldat de réserve et blessant 10 autres.
Le porte-parole de l’armée d’occupation a revendiqué l’attaque en disant que « des avions de combat israéliens ont frappé des cibles du régime houthi dans la région du port d’al-Hodeïda au Yémen ». Et Daniel Hagari de poursuivre que lesdits raids sur le Yémen sont « une riposte aux centaines d’attaques contre l’Etat d’Israël durant les derniers mois. Il n’y a aucun changement dans les prescriptions sur le front interne. Si un changement intervient nous le déclarerons ».
Le Yediot Ahronoth a constaté que les responsables israéliens ont attendu le retour des avions de combat du Yémen avant de revendiquer l’attaque. Selon des médias israéliens, l’armée d’occupation israélienne a utilisé 12 avions F-35 dans son offensive. Certains ont dit s’attendre à une escalade après cette attaque. « L’état d’alerte a été décrété dans tout Israël par crainte d’une riposte du Yémen et d’ailleurs », ont-ils fait savoir. Un responsable israélien a déclaré pour Axios que l’attaque est « une action limitée aux objectifs précis dans le port d’al-Hodeïda », indiquant qu’elle a été coordonnée avec les Etats-Unis et la Coalition internationale. « Israël ne veut pas de guerre régionale mais il continuera à protéger ses citoyens des attaques », a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat. Cependant, des sécuritaires israéliens ont révélé à l’Autorité israélienne de radiodiffusion disant qu’après l’explosion du drone à Tel Aviv, « l’équation et la réponse doivent être changées ».
Sans faire référence aux raids qui ont ciblé Hodeïda, ils ont ajouté que « les Houthis ont lancé environ 200 drones et missiles de croisière vers Eilat et contre des navires se dirigeant vers des ports israéliens depuis le début de la guerre, ce qui nécessite une réponse ».
Yahya Saree, porte-parole des Houthis, a annoncé que le groupe avait mené une opération dans le golfe d’Aden en ciblant un navire du nom de Lobivia. Selon des chiffres de Tsahal, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, plus de 200 drones et missiles de croisière ont été tirés depuis le Yémen sur Israël. Un missile de croisière a frappé le secteur d’Eilat en mars, et un drone s’est abattu sur Tel Aviv la nuit dernière. Selon l’armée israélienne, la grande majorité de ces projectiles ont été interceptés par les forces américaines et, dans quelques cas, par des avions de chasse israéliens ou les systèmes de défense aérienne basés au sol.
A signaler que Mohamed Ali al-Houthi, membre du Conseil politique suprême en place à Sanaa, avait mis en garde Tel-Aviv avant sa frappe. « Nous disons aux Israéliens : plus vous poursuivez vos attaques et vos crimes à Gaza, plus vous serez sûrs que les opérations de nos forces armées s’intensifient constamment, et l’opération d’aujourd’hui, qui a atteint la profondeur de Tel Aviv, n’est qu’une de ces opérations avancées et qualitatives », a-t-il fait valoir vendredi. Il a ajouté : « Nous devons également attirer votre attention sur le fait que nous frapperons des cibles très, très sensibles . Notre soutien à la Palestine est lié à notre foi. Nos frères palestiniens savent que les opérations se poursuivront quelle que soit l’ampleur des conséquences », a-t-il poursuivi.
Avec l’intervention de Washington et de Londres et l’escalade des tensions survenue en janvier dernier, le groupe houthi a annoncé qu’il considérait désormais tous les navires américains et britanniques comme faisant partie de ses cibles militaires potentielles.