Dans le sillage de cette frappe marocaine réussie, une réunion du Haut Conseil de sécurité a été convoquée par Abdelmajid Tebboune, comme l’a brièvement annoncé un communiqué de la présidence algérienne. Les médias algériens qui ont rapporté l’information n’ont pas fait état de l’attaque du camion par un drone des FAR.
Ce n’est pas la première fois que des drones marocains ciblent des camions algériens. En réaction, le gouvernement algérien multipliait les menaces à l’encontre du Maroc sans pour autant réagir militairement.
Depuis la reprise des hostilités par le Polisario, le 13 novembre 2020, les FAR veillent à interdire toute présence humaine à l’est du Mur des Sables, obligeant le Front à se retirer de ses prétendus « territoires libérés ». Bir Lahlou, où l’incident s’est produit, était auparavant considérée comme la « capitale de la république sahraouie ».
Dans les camps de Lahmada, les plus radicaux parmi les séparatistes n’hésitent plus à s’en prendre à l’Algérie. « Nous ne voulons plus de communiqués de solidarité ou de condamnation, nous voulons des armes. Si nous avions été armés, nous aurions pu éviter cette situation. Ils (les Marocains, ndlr) nous ont humiliés », a récemment déclaré, via une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Rachid Zineddine, fils d’un notable et journaliste bien connu dans les camps de Tindouf. R. Zineddine qui vit en Espagne avait promis en 2021 de documenter en vidéo la « guerre » du Polisario contre le Maroc, promesse restée sans lendemain.
Cet ultra n’est pas le seul à avoir osé sortir des gonds. En effet, Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du Polisario, avait critiqué, lors d’une réunion à huis clos du secrétariat général du Polisario en février le refus de l’Algérie de fournir des armes à son mouvement. « Les Algériens ne souhaitent pas que le conflit avec le Maroc dépasse une certaine limite qui nuirait à leurs propres intérêts », avait-il alors déploré.
Pour rappel, le président algérien avait reconnu, dix jours après l’investiture de Donald Trump, que « les Sahraouis réclament des armes que nous nous abstenons de leur fournir pour le moment ».