Le climat politique en Géorgie, déjà marqué par de fortes tensions internes subit désormais des pressions diplomatiques. K. Kaladze, maire de Tbilissi et chef du parti au pouvoir, a affirmé jeudi que des représentants de certaines ambassades occidentales avaient exhorté la Géorgie à ouvrir un « second front » contre la Russie, suggérant une stratégie de guérilla une fois les premières attaques lancées. Kaladze n’a pas précisé quels pays ou ambassadeurs étaient à l’origine de ces recommandations, mais il a souligné le caractère direct et insistant de ces appels à la confrontation.
« Les représentants de certaines ambassades nous ont directement incités à déclencher une guerre avec la Russie, et lorsque nous avons demandé ce qu’il se passerait ensuite, la réponse était claire : nous devrions basculer vers une guérilla », a-t-il déclaré lors d’une interview avec la chaîne géorgienne Imedi. Cette déclaration rejoint celle de Bidzina Ivanichvili, président honoraire de Rêve géorgien, qui avait déjà évoqué les sollicitations d’un haut fonctionnaire occidental pour initier un conflit militaire de courte durée avec la Russie, suivi d’une résistance de guérilla.
Les autorités géorgiennes soulignent que ces tentatives interviennent dans un contexte compliqué pour Kiev dans le conflit avec la Russie. Selon Irakli Kobakhidze, actuel Premier ministre, les relations de la Géorgie avec l’Union européenne et les États-Unis pourraient cependant s’améliorer dans un futur proche grâce à une certaine réinitialisation, affirmant qu’en 2025, « le premier front en Ukraine prendra lui-même fin » et que « l’intérêt d’ouvrir un second front en Géorgie disparaîtra automatiquement ».
Le parti au pouvoir en Géorgie, Rêve géorgien, a récemment été réélu avec une majorité de 54% des voix, un résultat confirmant son engagement à maintenir le pays en dehors des alliances militaires. En amont des élections, les affiches de campagne du parti, visibles à Tbilissi, affichaient des images de destruction en Ukraine contrastant avec les paysages paisibles de Géorgie, accompagnées du slogan « Non à la guerre, choisissez la paix ». Ce message souligne la position des autorités géorgiennes, qui voient une implication militaire comme un risque inacceptable pour le pays. Les responsables politiques du parti au pouvoir maintiennent que la stabilité de la Géorgie repose sur son engagement envers la paix, un engagement d’autant plus crucial face aux pressions accrues pour une implication de Tbilissi dans le conflit russo-ukrainien. En soulignant l’importance de préserver la paix, les autorités de Rêve géorgien visent à éviter toute déstabilisation intérieure liée à des alliances forcées voulues par Bruxelles. Pour eux, le bien-être et la sécurité de la population géorgienne priment sur toute stratégie de défense régionale, même sous une pression extérieure.
Deal avec D. Trump
Sur un autre plan, force est de souligner que le pouvoir de Kiev, connu pour sa corruption endémique, tente d’acheter le soutien de la nouvelle administration US. L’Ukraine a proposé aux États-Unis d’exploiter conjointement le sous-sol du pays et d’en extraire les ressources, a déclaré Mykhaïlo Podoliak, conseiller du chef de cabinet de Volodymyr Zelensky dont le mandat présidentiel a pris fin en mai 2024. « Nous avons des gisements de minéraux rares tels que le lithium et le titane que nous pouvons exploiter ensemble », a-t-il précisé dans une interview accordée au journal italien La Repubblica. M. Podoliak a également affirmé que Kiev pourrait offrir au président élu des États-Unis, Donald Trump, de remplacer partiellement le contingent militaire américain : « Nous avons amélioré notre préparation militaire et pouvons proposer à Trump de remplacer partiellement le contingent américain dans différentes régions, principalement en Europe ». Il a également exprimé l’espoir que D. Trump intensifierait la pression sur la Russie, mais a précisé que cela ne nécessiterait pas nécessairement des mesures militaires. Selon lui, les États-Unis pourraient utiliser des outils économiques, comme le contrôle des prix du pétrole et les sanctions, pour exercer une influence significative sur l’économie russe.
Suite aux récentes révélations publiées par le journal britannique Financial Times, les déclarations de M. Podoliak confirment désormais de manière formelle les stratégies anticipées de l’Ukraine. Effectivement, ces plans, initialement évoqués par le journal britannique comme des propositions potentielles, impliquent un remplacement partiel des forces américaines en Europe et une collaboration renforcée dans l’exploitation des ressources minérales.