Des fonctionnaires du Parlement ont dénombré plus de 165 votes sur 329 en faveur de l’ex-président H. Cheikh Mohamoud. Cinq après son départ, il retourne à la tête de l’État après cette victoire face au président sortant. Inaugurant, de la sorte, une nouvelle tradition dans ce pays en proie à l’instabilité.
Nombre d’analystes avaient prédit que compte tenu de la crise qui agite le pays, les parlementaires somaliens choisiraient plutôt une figure connue, et non pas un nouveau visage. Et au cours de ces derniers mois, H. Cheikh Mohamoud a été très présent sur la scène politique à jouer un rôle clé dans l’opposition au président sortant. Parmi ses promesses de campagne figure la restauration des relations entre le gouvernement fédéral somalien et les États membres. Sous Farmajo, ces relations ont souvent été très conflictuelles au point d’entraver la bonne marche du pays et même de la présidentielle.
Le premier mandat de H. Cheickh Mohamoud avait été marqué par quelques avancées sur le plan sécuritaire face aux djihadistes shebabs. Or, relancer cette lutte est l’un des défis majeurs que ce nouveau président va devoir relever. Signe de ce contexte fragile, des tirs de mortiers ont été entendus dimanche dans l’après-midi, près l’aéroport de Mogadiscio où se déroulait le vote.
Le mandat de Farmajo était arrivé à échéance en février 2021, sans accord avec les dirigeants régionaux sur l’organisation de nouvelles élections. Une rivalité croissante entre le Président sortant et Mohamed Hussein Roble, Premier ministre en charge d’organiser les élections, avaient marqué la scène politique au cours de ces derniers mois. La prolongation de deux ans de son mandat par les députés en avril 2021 avait débouché sur des combats à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991. Le retour de H. Cheikh Mahmoud aux affaires est-il synonyme de plus de stabilité dans le pays, comme dans la région ? C’est à voir…
