Une lettre ouverte a été adressée au Chef du gouvernement par la coalition marocaine des organisations des droits de l’homme l’exhortant à « améliorer la situation des droits de l’homme dans notre pays, à concrétiser les engagements pris par l’État devant la communauté internationale et à prendre toutes les initiatives nécessaires » . Une démarche qui ne saurait être sans la relaxe immédiate de tous les détenus politiques, y compris les prisonniers d’opinion, les journalistes, les défenseurs des droits de l’homme, les blogueurs, les utilisateurs des médias sociaux, et les militants des mouvements sociaux, en particulier les détenus du Hirak du Rif, a été particulièrement soulignée.
La coalition a expliqué qu’il est impératif de « mettre fin aux arrestations motivées par des considérations politiques, juridiques, syndicales, ou en raison de l’opinion et de l’expression » précise un communiqué produit à cette occasion. Elle a souligné que « de nombreux détenus dans les prisons marocaines ont fait l’objet de décisions du Conseil des droits de l’homme, déclarant leur détention comme arbitraire et leurs procès comme injustes ».
Dès lors, cinq demandes qualifiées d’ « urgentes », englobant notamment « la cessation des pratiques illégales auxquelles sont confrontées les organisations » et « le respect du droit à la création d’associations, avec l’interdiction d’entraver leurs activités, de boycotter leurs conférences, ou de refuser de délivrer les autorisations requises légalement lors du dépôt de leurs dossiers auprès des autorités locales », doivent être prises en compte par les autorités compétentes. Au même titre que « la mise en œuvre réelle de nombreuses dispositions constitutionnelles en législation et pratique, en garantissant le respect du droit à la vie, à la sécurité physique et morale, l’élimination de la peine de mort, et la protection contre toutes les formes de torture, violence, discrimination, et exploitation des femmes ». Outre « la mise en œuvre du plan national de lutte contre la corruption et la fraude » , avec l’obligation pour chaque citoyen de signaler, la protection des informateurs, la lutte contre les conflits d’intérêts, et la prévention de l’enrichissement illicite. Elle soulignait également le droit au travail, au bien-être, à un environnement sain, à l’égalité géographique et territoriale, ainsi qu’à la distribution équitable des richesses nationales. Et, last but not least, « déclarer le refus absolu et la condamnation officielle du génocide et du crime de purification ethnique perpétrés par l’entité sioniste contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza« , et à « rompre toute forme de normalisation avec le régime de l’apartheid incarné par l’entité sioniste occupante de la terre de Palestine » .
La coalition, composée de 20 organisations de défense des droits de l’homme, a souligné au chef du gouvernement que « le Maroc, en assumant ses responsabilités, doit servir de modèle en matière de droits de l’homme. Avant d’entamer ses missions, le pays devrait présenter son bilan sur la situation des droits de l’homme, démontrant son engagement envers un État exempt de violations, d’excès ou de revers dans ce domaine, pour gagner la confiance des autres nations », conclu la lettre.