C’est dans cette perspective qu’il faudra placer la conférence sur la « fin de la décolonisation en Afrique » qui se tient à Abujadepuis mercredi 14 août, organisée à l’initiative d’acteurs politiques et associatifs ayant déjà mené des campagnes, en 2017 et en 2018, contre l’adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Un événement qui s’apparente à une perche tendue aux séparatistes du Polisario. Ce rendez-vous auquel a pris part Oubi Bachir, représentant des séparatistes en Suisse, à la tête d’une délégation de sahraouis, a été organisée dans le sillage de la visite de travail effectuée à Dakhla, début août, par une délégation du gouvernement nigérian présidée par Olufemi Oloruntola, secrétaire permanent du ministère fédéral des Transports, de la marine et de l’économie bleue. Séjour dont l’objectif consistait à « s’informer sur l’expérience marocaine dans les domaines de la pêche maritime et des ports », avait déclaré le responsable nigérian dans des déclarations à la MAP.
Pareil déplacement ne pouvait qu’échauder Alger et ses partisans qui s’agitent contre le parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume. Et il en est de même après la toute récente inauguration officielle, à Dakhla, du consulat général du Tchad. Si Alger et ses relais séparatistes observent pour l’heure un silence religieux, l’affaire les dépasse, il n’en reste pas moins que les médias qui leur sont inféodés ont vite réagi en répercutant le communiqué d’un collectif d’ONG, appelé l’Union des Associations nationales pour l’unité et la solidarité de la République du Tchad, condamnant la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno.
Une action qualifiée de « démesurée et imprudente » et de « couteau empoisonné visant à nuire aux militants de la République Arabe Sahraouie ». Une décision qui « n’aurait pas eu lieu sans les pressions françaises répétées en accord avec le gouvernement marocain », selon l’Union. Et pourtant, la diplomatie marocaine annonçait, dès le 7 septembre 2022, que « la République du Tchad a informé, dans une note verbale, les autorités marocaines de sa décision d’ouvrir prochainement un consulat général à Dakhla ». Une décision prise alors que les relations entre Rabat et Paris traversaient une forte zone de turbulence. Un fait qui n’a en rien indisposé les adversaires du Maroc pour lesquels plus le mensonge est gros, plus il trouve preneur…