Dans des communiqués publiés par leurs médias officiels respectifs ce 2 avril, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït ont annoncé réduire leur production de pétrole d’un total de 772 000 barils par jour (bpj) dès mai et ce, jusqu’à la fin de l’année.
Il s’agit d’une « mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier », a indiqué un haut responsable du ministère saoudien de l’Energie, selon l’agence SPA. L’Irak, l’un des principaux pays producteurs de pétrole, a également annoncé une réduction de 211 000 bpj de sa production à partir du 1er mai. Alger procède pour sa part à « une réduction volontaire de 48 000 barils par jour, de mai à fin 2023, en coordination avec certains pays membres de l’Opep et non membres de l’Opep », selon un communiqué du ministère algérien de l’Energie, repris par APS. Le texte évoque une « mesure préventive ». Moscou – membre de l’Opep+ – a pour sa part annoncé prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500 000 bpj jusqu’à la fin de l’année, selon un communiqué d’Alexandre Novak, vice-Premier ministre chargé de l’Energie, qui évoque une période d’« incertitude » sur le marché de l’or noir.
A rappeler aussi qu’un changement structurel dans le paysage des raffineries, marqué par un déplacement vers l’est, a provoqué l’essor de la construction de pétroliers pour transporter du carburant, selon Bloomberg. Les commandes de bateaux-citernes approchent les niveaux les plus élevés de la décennie.
Le déplacement de l’ouest vers l’est du centre de gravité du raffinage mondial de pétrole a stimulé la construction de pétroliers, signale Bloomberg. Le courtier maritime Braemar fait état de la commande de pas moins de 38 pétroliers de milieu de gamme au cours de ces trois premiers mois de 2023, ce qui en fait l’un des trimestres les plus actifs depuis 2013.
« Le principal changement structurel dans le paysage des raffineries qui soutiendra la demande d’expédition de produits raffinés à moyen et à long terme est la dislocation géographique entre les nouvelles raffineries et les principaux consommateurs », a déclaré Alexandra Alatari, analyste senior chez Braemar, citée par Bloomberg.
Selon la société d’information et d’investissement Kpler Inc., la quantité totale de carburant transporté par voie maritime dépasse 200 millions de barils contre 177 millions il y a deux ans.
Sur fond de sanctions occidentales visant les hydrocarbures venus de Russie, leurs importations par les pays d’Afrique du Nord ont bondi. Néanmoins, les hydrocarbures russes restent toujours très demandés sur les marchés européens. L’UE continue d’en importer.
Jeudi 30 mars, Daniel Ferry, porte-parole de la Commission européenne a annoncé à Bruxelles que l’UE et le G7 n’ont pas encore obtenu une majorité permettant de revoir le plafond de prix du brut russe établi début décembre dernier.
Après que l’UE a interdit les importations pétrolières russes par voie maritime et a plafonné leurs prix, la Russie a réussi à réacheminer ses volumes vers d’autres acheteurs, d’après un rapport publié en février par la Commission européenne.