Alors que l’enquête avance et que onze migrants sont toujours hospitalisés dans un état grave, le Président AMLO s’est rendu vendredi à Ciudad Juarez. Les autorités mexicaines ont annoncé vendredi l’arrestation d’un migrant vénézuélien selon des médias locaux, qui serait responsable du départ de l’incendie mortel de mardi dernier dans un centre de rétention. Jusqu’à présent, le bureau du procureur général avait annoncé l’arrestation de cinq personnes dans l’enquête ouverte pour « homicide », sans toutefois préciser si ce migrant était l’une de ces personnes. Selon le parquet, le personnel chargé de la sécurité du centre, n’a rien fait pour ouvrir la cellule.
Le président mexicain n’a pas hésité à s’en prendre aux autorités US, indirectement responsable de la situation d’après lui. Selon A. M. L. Obrador, il faut financer des programmes sociaux dans les pays d’où proviennent la majeure partie de ces migrants pour réduire le flux migratoire. Les Américains veulent résoudre « des problèmes sociaux avec le seul usage de la force et ils ne s’occupent pas des causes », a détaillé le président mexicain lors d’une conférence de presse, quelques heures avant son arrivée à Ciudad Juarez. Et ce n’est pas la première fois qu’AMLO critique la politique américaine en la matière. Mais ses appels restent vains, comme il l’a expliqué, que ce soit avec l’ancien président Donald Trump ou avec Joe Biden, même s’il reconnaît que ce dernier, grâce à un programme de visas provisoires, a permis de réduire « considérablement » le flux migratoire.
Le Mexique a quant à lui dépensé 100 millions de dollars pour des programmes sociaux en Amérique centrale, selon le président mexicain, qui appelle à nouveau la Maison Blanche à faire de même.
Plus au nord, du côté canadien, huit personnes, dont deux enfants, issues de deux familles, l’une canado-roumaine et l’autre indienne, ont été retrouvées mortes dans un marais près de la frontière après avoir tenté d’entrer illégalement aux États-Unis, a annoncé la police canadienne vendredi 31 mars. Six premiers corps avaient été découverts jeudi dans une zone marécageuse de la réserve amérindienne d’Akwesasne, dont le territoire touche le Québec, l’Ontario et les États-Unis. Ils se trouvaient près d’un bateau renversé appartenant à un homme de cette communauté, porté disparu. « Les six personnes semblent être de deux familles, l’une d’origine roumaine et l’autre de nationalité indienne », avait indiqué Lee-Ann O’Brien, chef adjoint de la police locale, lors d’une conférence de presse ce vendredi matin. Parmi elles, un enfant de moins de 3 ans. « Nous pensons qu’elles tentaient d’entrer illégalement aux États-Unis depuis le Canada », avait affirmé L. O’Brien. Une autopsie et des analyses toxicologiques étaient en cours pour déterminer la cause du décès.
En fin d’après-midi, la police locale a indiqué lors d’un point presse avoir découvert deux nouvelles dépouilles : celle d’une femme d’origine indienne, et celle d’un enfant d’origine roumaine, mais détenteur d’un passeport canadien. Le propriétaire du bateau, lui, était toujours recherché.
Cet incident survient huit jours seulement après la fermeture du Chemin Roxhan, par lequel des centaines de migrants passaient quotidiennement entre les États-Unis et le Québec. En mars, un passeur a été condamné à cinq ans de prison pour avoir fait traverser des Indiens dans un bateau au même endroit. Les passagers ne portaient pas de gilets de sauvetage et ne savaient pas nager.
La police de la communauté autochtone a indiqué avoir récemment constaté une « augmentation du nombre de personnes passant par Akwesasne pour entrer aux États-Unis », avec 48 traversées depuis le début de l’année.
Deux personnes ont déjà péri cette année en tentant de se rendre illégalement aux Etats-Unis depuis le Canada. Les deux pays ont conclu un accord sur la gestion du problème croissant de l’immigration clandestine le long de leur frontière lors de la visite du président Joe Biden à Ottawa la semaine dernière. L’accord prévoit que les demandeurs d’asile sans papiers qui traversent la frontière vers le Canada seront refoulés, tandis qu’Ottawa acceptera plus de migrants en contrepartie. Cet accord a été vivement critiqué par les associations de défense des droits des migrants, qui estiment qu’elle fait peser davantage de risques sur les personnes qui tentent de traverser illégalement la frontière.