Lors de l’inauguration du sommet, R. Mezzour a mis en avant la pertinence d’une coopération sud-sud et tripartite visant à dynamiser la croissance en Afrique. « Ces initiatives couvriront l’ensemble du continent dans le cadre de la fabrication et du développement économique, tout en garantissant la sécurité alimentaire et sanitaire » , a-t-il déclaré.
Le ministre a également loué la résilience économique du Maroc, soulignant sa flexibilité exceptionnelle face à divers chocs d’approvisionnement et crises mondiales successives. Les performances remarquables de tous les secteurs confirment le succès incontestable de la politique industrielle et de la compétitivité de la plateforme marocaine.
Dans cette optique, le responsable a rappelé les réalisations économiques du Maroc au cours des dernières décennies. Le Royaume a triplé son produit intérieur brut au cours des vingt dernières années et multiplié par six ses exportations industrielles depuis 1999. Les produits manufacturés représentent actuellement 86,7% des exportations marocaines.
Le responsable a notamment souligné que le Maroc, en tant que centre continental et mondial, offre d’excellentes opportunités aux investisseurs. Grâce à des accords de libre-échange avec plus de 100 pays et un accès à 2,3 milliards de consommateurs, le pays jouit d’une stabilité politique et monétaire.
Quant aux relations bilatérales, R. Mezzour a rappelé la visite historique de du Roi en Inde en 2015, qui a marqué le début d’une nouvelle ère de coopération. Depuis lors, les deux pays ont travaillé activement, signant environ 50 accords et mémorandums d’entente dans divers secteurs. La présence d’au moins 45 entreprises indiennes au Maroc, comparé à seulement 13 en 2015, témoigne de l’élan significatif des relations bilatérales.
Le ministre a ainsi exprimé sa confiance dans la poursuite de cette dynamique, soulignant l’engagement commun envers la croissance économique, le développement durable et la prospérité mutuelle partagés par le Maroc et l’Inde.
Par ailleurs, il convient de souligner que R. Mezzour, en un geste de courtoisie diplomatique, a distingué, lors de son discours, le Premier ministre indien Narendra Modi en le désignant comme le « Premier ministre de Bharat ». Initiative qui a suscité une vive appréciation de la part du Premier ministre indien, amplifiée par la diffusion virale de la vidéo du discours de R. Mezzour, incluant la réaction de N. Modi, sur les plateformes de réseaux sociaux.
Pour rappel, le gouvernement N. Modi s’est a entrepris des efforts visant à éliminer les vestiges persistants de la colonisation britannique, que ce soit dans le paysage urbain, les institutions politiques ou les manuels d’histoire. C’est dans cette optique que le gouvernement du pays le plus peuplé du monde exprime sa volonté de délaisser l’utilisation officielle du nom anglais du pays, « India », au profit du nom « Bharat ». N. Modi lui-même préfère fréquemment utiliser le terme « Bharat » lorsqu’il fait référence à l’Inde. Ce mot a des racines dans les anciens textes hindous rédigés en sanskrit et est l’un des deux noms officiels de l’Inde en vertu de sa Constitution.
Redéploiement arabe
Par ailleurs, il y a lieu de signaler que le Maroc a rejoint la coalition industrielle intégrée pour le développement économique durable, dont le tour de table est composé par les Emirats arabes unis, l’Egypte, la Jordanie et le Bahreïn. Un mémorandum d’entente actant cette adhésion a été signé, le 11 janvier 2024, à Manama, par les parties membres de la coalition lors des travaux de la quatrième réunion ministérielle de haut niveau, tenue en présence des ministres de l’Industrie des quatre pays, ainsi que de R. Mezzour.
« La coalition, lancée à Abou Dhabi en mai 2022, constitue un cadre de coopération entre les pays membres visant à soutenir le développement économique durable, la création davantage d’opportunités d’investissement dans la région », indique le ministère de l’Industrie dans un communiqué.
R. Mezzour a souligné que l’adhésion du Maroc représente « une opportunité pour renforcer l’intégration de nos industries et développer davantage de projets qui génèrent de la croissance et des opportunités d’emploi pour nos jeunes ». Cette « adhésion constitue une étape qualitative dans le processus de croissance et d’intégration industrielle régionale, compte tenu des atouts économiques du Royaume et de ses réalisations dans l’industrie, notamment dans les secteurs de l’automobile, des énergies renouvelables, de l’agro-industrie, de l’aéronautique, du textile, de la pharmacie, des industries électriques et électroniques, du phosphate et des industries minières », a-t-il ajouté.
Et de préciser que le « Royaume dispose en outre, de ressources naturelles diversifiées, d’une solide base de talents et de compétences, d’une infrastructure avancée et d’un large réseau de partenariats avec plusieurs pays à travers le monde ».