Greenpeace et Public Eye ont dévoilé un rapport dont l’effet a tout pour égaler celui d’une bombe sanitaire ! On y lit que depuis 2023, la filiale britannique de la société agrochimique Syngenta a exporté près de 8.500 tonnes de pesticides interdits. Le thiaméthoxame, insecticide néonicotinoïde, et l’herbicide diquat, trônent en tête de ces poisons frappés d’interdit dans plusieurs pays, notamment en Europe et au Royaume-Uni. En dépit des effets nocifs avérés de ces deux produits, Syngenta en produit et en exporte toujours, ciblant particulièrement des marchés internationaux comme le Maroc où la veille sanitaire s’avère encore défaillante.
L’absorption par le Royaume de pesticides comme le thiaméthoxame et le diquat interpelle à plus d’un titre sur le contrôle sanitaire aux frontières et sur l’efficience des équipes de l’ONSSA et autres laboratoires scientifiques dont disposerait la Gendarmerie royale. Surtout que leurs effets à long terme sur la santé publique et la durabilité des écosystèmes locaux est dangereusement avérée. Les abeilles, par exemple, polinisateurs par excellence, sont les premières victimes du recours à ces pesticides mortels aussi pour l’homme. Des études menées ailleurs sur les effets graves de pareilles substances sur l’homme expliquent leur bannissement. Car ils donnent lieu à des lésions oculaires permanentes, des troubles neurologiques et des maladies chroniques. Voilà l’amère moisson que les travailleurs agricoles exposés à ces produits chimiques hautement toxiques récolteront au fil des saisons.
Pour rappel, le thiaméthoxame, connu pour ses effets dévastateurs sur les abeilles et autres pollinisateurs, a été interdit en 2018 en Europe et au Royaume-Uni. Malgré cela, environ 374 tonnes de ce pesticide ont été exportées en 2023, quantité assez suffisante pour couvrir une surface plus grande que celle de l’Angleterre, révèle l’enquête de Greenpeace et Public Eye. Quant au diquat, il a été interdit au Royaume-Uni depuis 2018, principalement pour les risques qu’il représente pour la santé humaine et les écosystèmes. Pourtant, en 2023, plus de 5.000 tonnes de diquat ont été exportées, principalement vers des pays en développement…
Si le Maroc ne peut oser s’attaquer de front à la multinationale, il peut toujours recourir à l’arme du faible : interdire l’importation de ses produits avérés dangereux. Encore faut-il que les organismes qui assurent la veille sortent de leur léthargie…Mortelle !