Dans son rapport 2025 sur les Perspectives économiques en Afrique, publié en marge des Assemblées annuelles de la Banque qui se tiennent jusqu’au 30 mai à Abidjan, la BAD ajoute que la croissance devrait atteindre 3,7% en 2026, reflétant un ralentissement des industries exportatrices en raison de l’augmentation des droits de douane américains.
Concernant l’inflation, elle devrait se situer à 2% en 2025 et à 2,3% en 2026, tandis que le déficit budgétaire poursuivrait sa diminution pour s’établir à 3,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2025 et à 3,3% en 2026. Cette amélioration est le résultat de la consolidation des recettes fiscales dans le cadre des réformes en cours et de la réduction de la taxe sur le gaz butane, précise le rapport.
En revanche, le déficit de la balance courant devrait se creuser à 2,1% du PIB en 2025 et à 2,6% en 2026, en raison de l’augmentation des importations, stimulée par les investissements dans les infrastructures. Les perspectives économiques restent soumises à des risques, liées aux sécheresses récurrentes et à une baisse de la demande étrangère, note la BAD, estimant que des actions portant sur la gestion active des ressources en eau et des chocs climatiques, combinées à une politique commerciale plus diversifiée et plus compétitive, pourraient atténuer ces risques.
Au niveau continental, la croissance économique de l’Afrique devrait s’accélérer à 3,9% en 2025 et à 4% en 2026. Ces projections représentent des révisions à la baisse de 0,2 et 0,4 point de pourcentage par rapport aux dernières estimations, en raison de l’impact de la faiblesse de l’activité économique mondiale, qui devrait affecter les exportations africaines, précise la BAD dans son rapport. Toutefois, même en tenant compte du choc des droits de douane et de l’incertitude qu’il génère, 21 pays africains devraient enregistrer une croissance de leur production de plus de 5% en 2025, souligne la même source.
Ces tendances positives témoignent de la résilience de certaines économies africaines malgré la multiplication des chocs, la baisse de l’aide publique au développement (APD) et la diminution des flux financiers extérieurs. Les taux de croissance projetés pour l’Afrique en 2025 et 2026 dépasseront ainsi la moyenne mondiale et celle des autres régions, à l’exception de l’Asie émergente et en développement.
La BAD fait également savoir que la croissance estimée du PIB réel par habitant en Afrique a légèrement augmenté, passant de 0,7% en 2023 à 0,9% en 2024, pour atteindre 1,5% en 2025 et 1,7% en 2026. Ces chiffres représentent des révisions à la baisse par rapport aux projections de février 2025, qui étaient à 1,8% en 2025 et 2,2% en 2026. Les perspectives de croissance du PIB par habitant évolueront également en fonction de la gravité des chocs en cours. La réalisation de taux de croissance économique élevés et résilients devrait être une priorité stratégique pour les pays africains, afin d’engendrer une croissance économique plus forte et d’accélérer la réduction de la pauvreté.