Dans son allocution lors de la cérémonie de signature, Jamaâ Baïda, directeur des Archives du Maroc, a souligné que ce partenariat entre les deux entités, fruit d’un long processus de concertation, est placé « sous d’excellents auspices » au lendemain de la reconnaissance par Israël de la marocanité du Sahara.
La coopération entre le Maroc et Israël permettra de combler certaines « lacunes constatées dans les archives relatives au judaïsme marocain qui sont aujourd’hui éparpillées à travers le monde », a relevé J. Baïda, ajoutant que l’institution qu’il dirige a déployé « beaucoup d’efforts pour la réappropriation de ce pan de l’Histoire du Maroc qui a été égratigné, à un moment donné de l’histoire, sous l’effet des tensions géopolitiques ou, parfois, par simple négligence ». Le fonds documentaire relatif à la mémoire judéo-marocaine provient de trois sources principales : le Centre des archives diplomatiques du ministère français des Affaires étrangères, le Mémorial de la Shoah basé à Paris et l’Alliance israélite universelle, qui recèle des millions d’archives, en grande partie en format numérique.
A ce triumvirat s’ajoutent des collections privées offertes aux Archives du Maroc par des personnalités juives ou leurs ayants droit. Ces ressources documentaires, qui éclairent divers aspects de la vie quotidienne des Marocains juifs aux XVIIIe et XIXe siècles, ainsi que les relations qu’ils entretenaient avec leurs compatriotes musulmans, sont un moyen de « réconcilier les Marocains avec leur Histoire et leur identité plurielle, dont l’affluent hébraïque a été consacré par la Constitution », a soutenu le responsable marocain.
Ruth Avramovitz, directrice des Archives d’Israël, qui effectue actuellement un déplacement officiel au Maroc, s’est pour sa part réjouie de « l’accueil chaleureux » qui lui a été réservé pour sa toute première visite au Maroc, soulignant que le mémorandum d’entente signé avec les Archives du Maroc constitue « le premier jalon d’une solide coopération pour la préservation de la mémoire commune et la dissémination de la connaissance dans le but de construire un monde meilleur ».