Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré jeudi 22 juin à des journalistes qu’E. Macron ne serait « pas le bienvenu » en tant qu’invité au sommet des BRICS, prévu au mois d’août à Pretoria. Deux jours plus tôt, Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères en visite officielle en Afrique du Sud pour rencontrer son homologue local, avait fait connaître à Pretoria « l’intérêt et la disponibilité du président Macron ». Une information qui avait été divulguée par L’Opinion quelques semaines plus tôt. La ministre sud-africaine des Affaires étrangères s’est pour l’heure abstenue de fournir une réponse, se limitant à déclarer que « la participation du président Macron, si elle devait avoir lieu, constituerait une première dans les pratiques adoptées jusqu’ici aux sommets des BRICS. C’est l’hôte qui détermine qui doit être invité», avait-elle ajouté, précisant que la décision appartenait à Cyril Ramaphosa, président sud-africain.
Expliquant la position russe, S. Riabkov a quant à lui ajouté qu’« il est évident que le dirigeant d’un Etat qui mène une politique aussi hostile et inacceptable pour nous, qui parle avec autant d’insistance et de conviction de la nécessité d’isoler activement la Russie sur la scène internationale, qui partage la ligne de l’OTAN consistant à nous infliger une soi-disant défaite stratégique, un tel dirigeant n’est pas le bienvenu en tant qu’invité [au sommet] des BRICS.»
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, avait déjà qualifié le 5 août 2022, la France de « pays inamical » en raison de « ses actions envers la Russie ». Auparavant, par le décret présidentiel du 5 mars 2022, une liste de pays inamicaux avait été établie, incluant notamment tous les membres de l’Union européenne. Depuis octobre 2022, cette liste comporte 49 pays. « Nous n’avons pas caché notre attitude, nous en avons parlé à nos collègues sud-africains et nous espérons que notre point de vue sera pleinement pris en compte », a ajouté S. Riabkov.
Les pays africains ont été moins catégoriques que les grandes puissances occidentales face à la guerre en Ukraine. Des pays comme le Sénégal et l’Afrique du Sud se sont ainsi abstenus à l’ONU lors du vote d’une résolution condamnant l’action de la Russie. L’Afrique du Sud a toujours refusé de condamner Moscou, affirmant rester « neutre » et vouloir privilégier le dialogue. Les 16 et 17 juin, le président sud-africain a conduit une mission diplomatique à Kiev puis Moscou pour tenter de relancer les négociations entre les deux parties du conflit, mais Volodymyr Zelensky a décliné de nouveaux pourparlers.