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Opération « Promesse juste » : Le jour où, sans « effet de surprise », l’Iran a ciblé Israël…

Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël, entité protégée par l’Occident, a subi une attaque d’une grande ampleur menée par l’armée iranienne. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a annoncé avoir lancé la riposte, baptisée « Promesse Juste », à l’attaque contre le consulat iranien à Damas du 1er avril. La retenue stratégique observée jusqu’alors par Téhéran est ainsi brisée. En prélude à de nouvelles règles d’engagement entre les deux pays ennemis.
Opération « Promesse juste » : Le jour où, sans « effet de surprise », l’Iran a ciblé Israël…

Pendant près de 5 heures d’affilée, un déluge de plusieurs centaines de drones et de missiles balistiques se sont dirigés vers Israël, illuminant le ciel de l’Irak, de la Jordanie et de la Syrie, avant leur point de chute en Palestine occupée. Une opération qui, sur le plan militaire, s’avère très élaborée. L’opération, en deux phases au moins, a été suivie de près par l’état-major israélien et ses alliés occidentaux. Il y eut d’abord le lancement d’une nuée de drones qui, d’après les médias israéliens, ont été suivis par une salve de missiles tirés sur Israël. L’ultime phase a été celle au cours de laquelle le porte-parole de l’armée israélienne a rendu compte de nouveaux missiles tirés depuis l’Iran en direction d’Israël et qui pourraient arriver dans une dizaine de minutes, avait rapporté la chaine qatarie al-Jazeera.  Après l’arrivée des projectiles de la première étape, ont précisé des médias iraniens évoquant « une attaque composée ».Les chiffres des projectiles 100% iraniens lancés sur l’entité sioniste n’ont pas été divulgués par les Iraniens, lesquels se sont limités à dévoiler le type drones (Chahed 136) et de missiles (Khaybar) utilisés lors de cette opération combinée. Le général Hossein Salami, commandant des Gardiens de la Révolution en Iran, a déclaré que les Iraniens avaient pris « une nouvelle équation avec l’entité sioniste », qui consiste à répondre à toute agression contre le territoire iranien, annonçant le début d’une « nouvelle page d’engagement avec l’ennemi sioniste ». « 185 drones, 36 missiles Cruz et 110 missiles sol-sol », ont finalement assuré des responsables israéliens pour le New York Times. Chiffre proche de celui établi par l’armée israélienne. Parmi les missiles balistiques, la chaine israélienne Channel 12 assure que seuls 7 d’entre eux ont frappé l’entité.

Un responsable US avait envisagé, pour ABC News, que « les Iraniens tentent de dérouter le système antiaérien israélien par des drones et des missiles ayant des altitudes différentes, des vitesses diversifiées et dans des directions diverses mais vont frapper tous ensemble les cibles ».

Le communiqué du chef du CGRI qui a qualifiée l’offensive « d’attaque limitée » a considéré qu’elle a été « un succès ». Et de préciser : « Nous avons bombardé les positions qui ont servi de lancement de l’attaque qui a visé notre consulat en Syrie ».

Selon Téhéran, la moitié des cibles définies dans le plan d’attaque ont été visées. L’état-major iranien a assuré avoir détruit deux sites israéliens militaires importants. Il faut croire que le plan aurait pu prévoir la destruction de 4 en général. L’une de ces bases détruites serait la base aérienne Nevatim, située a Bir as-Sabea (Beersheba) dans le désert du Néguev, selon les Iraniens.  Le général Mohamad Bagheri, chef d’état-major des forces armées iraniennes, l’a confirmé, indiquant que c’est dans cette base qu’avait été planifiée l’attaque contre le consulat en Syrie. Abritant la flotte des F-35, elle est située à 1100 km de la frontière ouest de l’Iran. La seconde selon lui est le siège des renseignements israéliens à Jabal al-Cheikh (Hermon) .

Les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France sont intervenus pour empêcher les drones et missiles iraniens d’atteindre l’entité sioniste : en Irak, en Syrie et en Jordanie. Selon al-Jazeera, les bombardiers britanniques participaient aux côtés des bombardiers américains pour intercepter les drones iraniens dans l’espace aérien jordanien. Des responsables israéliens ont évoqué une participation française confirmée plus tard par Emmanuel Macron. Loyd Austin, ministre américain de la Défense, a avoué que « ses forces ont intercepté des dizaines de drones et de missiles depuis l’Iran, l’Irak, la Syrie et le Yémen en direction d’Israël ».

Manifestement soucieux de mobiliser en permanence cette aide internationale vitale pour Israël, les responsables israéliens oscillent dans leur version entre l’exagération des intentions des Iraniens et la minimalisation des résultats de leur attaque. Le bureau de Benjamin Netanyahu a accusé l’Iran « de vouloir unifier tous les fronts » et « provoquer une escalade globale dans la région ». Yoav Gallant, ministre israélien de la Défense, s’est contenté d’une déclaration cursive dans laquelle il s’est vanté de la manière « admirable » dont l’offensive a été contenue, en disant que les dommages ont été légers. « Nous sommes éveillés et prêts à tous les scénarios. La confrontation n’est pas terminée », a-t-il déclaré. Et d’interpeler le monde : « Le monde entier a vu qui est l’Iran ».

Daniel Hagari, porte-parole de l’armée d’occupation israélienne, a déclaré que l’Iran a commis « un acte dangereux » et « qu’il pousse le Moyen-Orient vers l’escalade ». Il a évoqué des attaques depuis le Yémen et l’Irak, omettant celles du Liban, ou le Hezbollah a revendiqué images à l’appui « des tirs de roquettes Katioucha » contre des bases israéliennes dans le Golan syrien occupée vers 24h35. Se vantant que 99% des « 300 missiles et drones iraniens » contre nous ont été repoussés, il admet que seulement un nombre restreint des missiles balistiques sont entrés dans l’espace aérien israélien.

Les images diffusées par les télévisions et les réseaux sociaux arabes trahissent ces allégations. L’on pouvait voir un nombre important de projectiles iraniens dans l’espace aérien de la Palestine occupée : sur la ville sainte d’al-Qods, où un missile a été intercepté au-dessus de la Knesset, et au moins une dizaine d’autres ont été abattus (Al-Jazeera) ; au-dessus de la Tibériade ; au-dessus de la région de Haïfa, dans les régions nord de la Palestine occupée (Al-Jazeera), sur le Néguev au sud ou les médias israéliens ont rendu compte que des missiles se sont écrasés et d’une enfant bédouin blessé. La correspondante d’al-Jazeera avait expliqué que cette région est la moins couverte par les antis aériens et antis missiles israéliens car elle est habitée par des tribus bédouines qu’il projette d’expulser.

De l’aveu de l’armée israélienne, les sirènes d’alerte ont retenti plus de 720 fois dans les régions après les premiers tirs iraniens, selon la radio de l’armée israélienne… Certains missiles se sont abattus sans exploser dans plusieurs régions israéliennes, a affirmé le Front intérieur israélien qui a conseillé aux Israéliens d’éviter de s’en approcher.

La fin de l’opération « Promesse juste » a d’abord été annoncée via sa délégation à l’ONU.  « Menée sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations Unies relatif à la légitime défense, l’action militaire de l’Iran était une réponse à l’agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas ». Le texte avertit que « l’affaire peut être considérée comme close. Cependant, si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère. » Et une mise en garde aux USA : « Il s’agit d’un conflit entre l’Iran et le régime voyou israélien, dont les États-Unis DOIVENT RESTER À L’ÉCART. ». Téhéran avait adressé une mise en garde spécifique aux USA via la Suisse que ses bases seraient frappées s’ils soutiennent une riposte israélienne. Puis l’annonce l’a été par l’état-major des forces armées iranienne qui a affirmé que « l’attaque est terminée et nous ne voulons pas la poursuivre… Mais nous allons riposter avec puissance sur Israël s’en prend à nos intérêts ».

Axios rapporte que Joe Biden a informé le Premier ministre israélien que Washington s’oppose « à toute attaque contre l’Iran » lors de l’appel téléphonique qui a eu lieu après que l’Iran a déclaré la fin de sa riposte. Des responsables américains ont confié sous le couvert de l’anonymat pour le réseau NBC qu’il a fait part de « sa préoccupation que Netanyahu n’entraine Washington vers une affrontement plus élargi ». Un haut-responsable a assuré pour sa part que les USA se comporte avec ce qui s’est passé comme étant « une guerre directe éventuelle entre deux pays ».

A rappeler que la force maritime du CGRI avait saisi samedi un navire appartenant à un homme d’affaires israélien à proximité du détroit d’Ormuz. « Un porte-conteneurs baptisé MSC Aries a été saisi par les forces spéciales maritimes » au cours « d’une opération menée avec un hélicoptère près du détroit d’Ormuz », a indiqué Irna, en précisant que le navire « battant pavillon portugais et géré par la société Zodiac, qui appartient au capitaliste sioniste Eyal Ofer », était en train d’être « dirigé vers les eaux territoriales » de l’Iran. Selon MSC, il y a 25 membres d’équipage à bord. Des commandos des Gardiens de la révolution sont descendus en rappel d’un hélicoptère sur le porte-conteneurs, l’ont saisi puis dirigé vers les eaux territoriales iraniennes, indique Irna.

Citant une source bien informée, l’agence iranienne Fars news a expliqué les raisons de cette confiscation: les dispositifs de repérage du cargo étaient éteints et ses responsables ne répondaient pas aux demandes de renseignements.

Irna a précisé dans sa dépêche que la société Zodiac Maritime, inscrite en Grande Bretagne est une façade pour les renseignements israéliens. « C’est un fait bien documenté que Zodiac Maritime a une histoire de transport des unités d’élite sionistes à travers la région pour commettre des assassinats aux Émirats Arabes Unis et en Iran »,  indique-t-elle. Né à Haïfa en Palestine occupée, le milliardaire E. Ofer a servi comme officier des renseignements au sein de l’armée de l’air israélienne, entre 1967 et 1973.

Mardi dernier, le général Alireza Tangsiri, commandant de la marine des Gardiens, a déclaré dans un entretien à un journal iranien que « la présence israélienne aux Emirats constitue une menace pour l’Iran ». Tout en assurant que son pays assurait « la sécurité du détroit d’Ormuz », il a prévenu que son pays était en capacité de le fermer à la navigation si « l’ennemi venait pour la perturber ».

Dénonçant sur X le « régime criminel » en Iran, Israël Katz, ministre israélien des Affaires étrangères, a appelé l’Union européenne à placer le CGRI sur la liste des « organisations terroristes » et à « sanctionner l’Iran dès maintenant ».

 

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