L’édition 2022 du rapport Tendances et politiques du tourisme de l’OCDE indique que le tourisme a connu un fort rebond dans bon nombre de pays en 2022 sous l’effet du rattrapage de la demande, de la mobilisation de l’épargne des ménages et de l’émission de bons d’achat de voyage, indique l’organisation dans un communiqué.
“On ne devrait toutefois pas observer une réelle reprise du tourisme international avant 2024 ou 2025 au plus tôt”, souligne la même source, ajoutant qu’après six décennies de croissance régulière, le secteur a été frappé de plein fouet par la COVID-19. Au plus fort de la pandémie, poursuit-on, le tourisme international était quasiment au point mort, avec un effondrement qui représentait 0.77 USD de chaque dollar de recettes non perçu au titre des exportations de services dans les pays de l’OCDE en 2020. Le tourisme interne étant également soumis à de fortes restrictions, la contribution directe du secteur au PIB a reculé de 1.9 point de pourcentage dans les pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles.
Il ressort du rapport que la COVID-19 a mis en évidence le rôle déterminant du tourisme pour l’économie, à l’échelon mondial, national et local. Avant la pandémie, le secteur contribuait directement en moyenne à hauteur de 4.4 % au PIB, de 6.9 % à l’emploi et de 20.5 % aux exportations de services dans les pays de l’OCDE. Les dernières données montrent que les chiffres du tourisme sont plus élevés que prévu dans de nombreux pays. En juillet 2022, les flux touristiques internationaux étaient inférieurs de 19.9 % seulement à leur niveau de juillet 2019 dans les pays de l’OCDE répondants, même si on observe d’importantes disparités selon les régions.
“La pandémie a mis au jour les faiblesses sous-jacentes de l’économie du tourisme dans son ensemble”, a déclaré Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE. Les retombées de la guerre en Ukraine “compromettent désormais la reprise du secteur” et le défi, pour les pouvoirs publics et les entreprises, « consiste non seulement à donner un coup de pouce au tourisme sur le court terme, mais aussi à assurer la solidité et la durabilité du secteur sur le long terme”, a-t-il affirmé.
Les entreprises du tourisme, qui peinent déjà à sortir de la crise pandémique, doivent désormais aussi faire face à la hausse des coûts de l’énergie, des produits alimentaires et autres ressources. À cela s’ajoutent les pénuries de main d’œuvre et de compétences qui plongent le secteur dans une grande incertitude susceptible de freiner la reprise. Le rapport préconise le rétablissement d’une mobilité sûre pour regagner la confiance des voyageurs et relancer la demande touristique.